Contexte et Présentation
Lioudmila Vassilieva, âgée de 84 ans, résidant à Saint-Pétersbourg, est une survivante du siège de Léningrad. Elle doit comparaître devant la justice russe suite à un acte perçu comme un "discrédit de l'armée" dû à une pancarte appelant à la paix qu'elle a brandie. Cette action intervient dans le contexte de l'offensive russe en Ukraine démarrée en 2022, où les actes de protestation comme le sien sont réprimés sous l'accusation de discrédit public des forces armées.
Le Germe de l'Incrimination
Lioudmila avait rédigé une pancarte sur laquelle était inscrit : "À tous. Arrêtons la guerre ! Nous sommes responsables de la paix sur Terre !". Elle signait ce message : "Avec amour, Lioudmila, enfant de Léningrad assiégée". Ce message faisait explicitement référence à son vécu personnel durant le siège terrible de Léningrad par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, une période dramatique de l'histoire russe marquée par une haute mortalité.
Répression et Réactions
Son procès, programmé à Saint-Pétersbourg, vient dans un contexte de répression accrue des voix dissidentes en Russie. Les accusations de "discrédit sur l'armée" ont conduit à des arrestations et des impositions de lourdes amendes pour de nombreux citoyens depuis le début du conflit russo-ukrainien.
Amnesty International, une organisation désormais interdite en Russie, avait dénoncé dès 2023 l'utilisation de telles lois comme moyen de criminaliser la critique de l'invasion ukrainienne. La justice russe a de plus, sévèrement sanctionné des cas similaires, comme celui d'une pédiatre moscovite condamnée à 5 ans et demi de prison pour avoir fait part de ses critiques.
Motivations Personnelles et Engagement
Lioudmila Vassilieva clame avoir agi par "non-indifférence", reflétant un engagement à défendre les plus faibles, un trait qu'elle attribue à son héritage familial. Sa mère, une figure de résilience pendant le siège de Léningrad, lui avait inculqué l'importance de soutenir la paix.
Anciennement ingénieure durant l'époque soviétique, Lioudmila a vécu la perestroïka sous Mikhaïl Gorbatchev comme une période de liberté et a été active politiquement dans les années 90. Elle a participé à plusieurs manifestations depuis l'arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, prônant des idéaux démocratiques.
Conclusion
Consciente des risques qu'elle encourt, notamment une amende de 30 000 à 50 000 roubles, Lioudmila affirme ne pas être intimidée par la perspective de la condamnation, soutenue par sa conviction que la population peut encore influencer la situation et ramener la paix. Elle conserve une ferme volonté que son geste soit perçu comme un appel aux consciences, et non une insulte à l'autorité.