Contexte
Au lendemain d'une journée de mobilisation rassemblant des manifestants dont les estimations varient selon les sources (environ 500 000 selon les autorités, plus d'un million selon la CGT), l'intersyndicale a adressé un ultimatum au Premier ministre. Les huit organisations syndicales concernées sont la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l'UNSA, la FSU et Solidaires.
La demande formulée par les syndicats porte sur une réponse aux revendications concernant le projet de budget présenté cet été et d'autres réformes sociales et fiscales. Les syndicats ont fixé une échéance au mercredi 24 septembre 2025 pour obtenir une réponse, sous peine de décider rapidement d'une nouvelle journée de grève et de manifestations.
Revendications syndicales
Dans un texte commun publié à l'occasion de l'ultimatum, l'intersyndicale a demandé notamment l'"abandon de l'ensemble du projet" de budget présenté cet été. Parmi les mesures ciblées figurent, selon le texte : le doublement des franchises médicales, la mise en place d'une "année blanche" (désindexation des pensions, prestations sociales et salaires des agents publics, ainsi que restrictions budgétaires pour les services publics), la suppression annoncée de 3 000 postes de fonctionnaires et une réforme de l'assurance chômage.
Les syndicats demandent également l'abandon du recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, la préservation du caractère férié et chômé du 1er mai, et l'abandon de projets perçus comme portant atteinte au code du travail. D'autres revendications mentionnées incluent des mesures sur les salaires, la traduction législative de points d'accord obtenus lors de précédentes négociations (réévaluation de certaines pensions, abaissement de l'âge de décote) et des mesures ciblées en faveur des personnes aux revenus modestes.
Proposition de rencontre et calendrier
Matignon a proposé une rencontre entre le Premier ministre, Sébastien Lecornu, et l'ensemble de l'intersyndicale le mercredi 24 septembre 2025 à 10h00. La convocation, confirmée par des sources syndicales et une source gouvernementale, vise l'examen des revendications et la recherche d'aménagements ou de compromis.
Le Premier ministre avait déjà reçu des représentants syndicaux peu après sa nomination et, après la mobilisation, il avait indiqué qu'il rencontrerait de nouveau les forces syndicales. Certaines organisations ont indiqué vouloir des "preuves de compromis" ou des engagements précis traduisibles dans des textes législatifs ou budgétaires.
Positions et déclarations des acteurs
Les représentants syndicaux ont maintenu une position de fermeté en rappelant que l'absence de réponses satisfaisantes ouvrirait la voie à de nouvelles mobilisations. Des responsables syndicaux ont précisé qu'ils ne s'attendaient pas à obtenir réponse à toutes leurs demandes immédiatement, mais qu'ils souhaitaient des signes concrets et des engagements précis du gouvernement.
Du côté du gouvernement, la convocation de l'intersyndicale vise à engager une phase de dialogue après la mobilisation et l'ultimatum. Les autorités n'ont pas formulé publiquement d'autres engagements précis avant la tenue de la rencontre.
Enjeux et perspectives
La rencontre prévue doit permettre de clarifier les positions respectives et d'identifier les points susceptibles d'être intégrés au projet de loi de finances et au projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Les suites dépendront des éléments d'accord éventuels entre le gouvernement et les organisations syndicales et, en l'absence de compromis jugés suffisants par l'intersyndicale, de décisions ultérieures sur la tenue de nouvelles journées de grève et de manifestation.
La situation reste susceptible d'évoluer selon les échanges entre les parties lors du rendez-vous de Matignon et la décision que prendra l'intersyndicale après cette rencontre.