Faits
Un homme de nationalité algérienne, identifié dans l'enquête comme Sabri B., a été remis à la France par les autorités italiennes. Il a été mis en examen le mardi 28 octobre 2025 pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et placé en détention provisoire.
La victime, Ashur Sarnaya, de nationalité irakienne et de confession chrétienne (assyro-chaldéenne), se trouvait au pied de son immeuble à Lyon lorsqu'il a été attaqué alors qu'il était dans son fauteuil roulant. Il réalisait une retransmission en direct sur le réseau social TikTok au moment des faits. Il a été atteint au cou par un coup de couteau et est décédé de ses blessures.
Chronologie et procédure
Les faits se sont déroulés le 10 septembre. Le suspect a été interpellé en Italie début octobre, dans la ville d'Andria, puis placé en détention à Trani en attente de transfèrement. Il a été remis à la France en exécution d'un mandat d'arrêt européen avant sa mise en examen le 28 octobre 2025.
L'information judiciaire a été confiée au pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris après dessaisissement du parquet de Lyon. Les chefs de mise en examen mentionnent un lien entre l'assassinat et une entreprise terroriste ainsi qu'une association de malfaiteurs à caractère terroriste.
Éléments d'enquête
L'exploitation des éléments de téléphonie du mis en cause a montré que son téléphone avait été localisé à proximité du domicile de la victime entre 21 h 15 et 22 h 50 le soir des faits, avec plusieurs déplacements dans la zone. Les investigations indiquent également que le suspect aurait visionné la retransmission en direct de la victime pendant environ trente minutes.
Des témoignages de riverains ont été recueillis, certains signalant la présence d'un individu aux abords de l'immeuble et un départ précipité après l'agression. La police italienne a indiqué avoir saisi un long couteau lors de l'interpellation.
Selon des éléments relevés au cours de l'instruction, des contacts, au moins indirects, ont été identifiés entre le mis en cause et des personnes ou structures liées à Daech, ainsi que des échanges téléphoniques avec la Syrie et l'Algérie, ce qui a conduit au traitement de l'affaire par le parquet national antiterroriste.
Profil du suspect et contexte
Le mis en cause, âgé de 27 ans, travaillait comme livreur de repas et n'était pas connu des services spécialisés pour des faits de délinquance grave. Ses antécédents signalés aux autorités se limitent principalement à des contraventions liées à son scooter.
Des proches de la victime ont expliqué que la famille s'était installée en France après son départ d'Irak. Ils ont déclaré que la victime avait reçu des menaces en ligne et des intimidations liées à sa pratique religieuse; ces éléments figurent dans l'instruction.
Mesures judiciaires en cours
L'enquête se poursuit dans le cadre de l'instruction ouverte pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Les actes d'enquête, confrontations et expertises demeurent en cours conformément aux procédures pénales applicables.








