Introduction
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert des procédures judiciaires à l'encontre de Maëva B., ex-compagne de Salah Abdeslam, portant sur la remise d'une clé USB au détenu et sur un projet d'action violente. Les décisions de mise en examen et de détention mentionnées ci-après résultent des investigations menées par les autorités judiciaires et de sécurité.
Contexte et chronologie des investigations
En décembre 2024 et janvier 2025, l'administration pénitentiaire a signalé au Pnat la découverte de traces de connexions de clés USB sur l'ordinateur utilisé par Salah Abdeslam en détention. Les premières investigations ont visé le recensement des supports informatiques et des personnes susceptibles d'avoir eu accès au détenu.
Au fil des examens informatiques et de la coopération internationale, les enquêtes ont conduit à l'identification de Maëva B., qui bénéficiait, à l'époque des faits, d'un permis de visite. Les analyses ont permis d'établir des liens entre des clés USB et des fichiers de propagande.
Le 10 novembre 2025, le Pnat a ouvert deux informations judiciaires distinctes et demandé des mises en examen : l'une relative au recel d'objet illicite et à la remise d'une clé USB à un détenu, l'autre concernant des éléments laissant apparaître l'existence d'un projet d'action violente distinct.
Enquêtes et chefs retenus
Volet lié à la clé USB : une information judiciaire a été ouverte pour recel d'objet illicite remis à détenu, complicité et association de malfaiteurs délictuelle. Le Pnat a requis la mise en examen de Maëva B. et son placement sous contrôle judiciaire, en demandant la mise en examen ultérieure de Salah Abdeslam pour ce volet.
Volet lié au projet d'action violente : une information judiciaire a été ouverte pour association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes contre les personnes. Le Pnat a requis la mise en examen et l'incarcération de trois protagonistes impliqués dans ce dossier.
Éléments matériels et déclarations
Les analyses réalisées sur les supports informatiques ont identifié des documents et des chemins d'accès vers des fichiers audio, images et vidéos relevant majoritairement de la propagande d'organisations terroristes, selon le Pnat. En garde à vue, Maëva B. a reconnu avoir acquis une clé USB, y avoir placé des éléments de propagande djihadiste et l'avoir remise au cours d'un parloir.
Lors de la perquisition au domicile de Maëva B., le Pnat relève « plusieurs discussions ou recherches » relatives à l'élaboration d'un projet distinct d'action violente, sans lien avec Salah Abdeslam, ce qui a motivé l'ouverture du second volet de l'information judiciaire.
Mesures judiciaires et détentions
Maëva B. a été placée en garde à vue pendant six jours, durée exceptionnellement prolongée dans le cadre d'enquêtes antiterroristes en raison d'un risque d'attentat imminent ou de nécessités de coopération internationale. Le 10 novembre 2025, elle a été mise en examen et placée en détention provisoire pour le dossier relatif au projet d'action violente ; elle a également été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire pour le volet relatif à la remise d'objet illicite.
Deux autres personnes ont été mises en examen et placées en détention en lien avec le projet d'action violente : une mineure de 17 ans et un homme de 20 ans présenté comme le conjoint religieux de Maëva B. Ces interpellations ont eu lieu dans l'Hérault et en Isère.
Salah Abdeslam a été placé à deux reprises en garde à vue puis réintégré en détention au cours des investigations ; le Pnat a requis sa mise en examen ultérieure pour le volet lié à la clé USB.
Position des autorités et des défenseurs
La directrice générale de la sécurité intérieure (DGSI) a précisé que, selon les investigations en cours, Salah Abdeslam n'était pas mis en cause dans le projet d'action violente détecté sur les supports saisis. Les avocats des personnes mises en cause contestent les faits et ont évoqué des atteintes à la présomption d'innocence liées à la diffusion de certains éléments du dossier.
Le Pnat a parlé de « radicalisation certaine » et de « fascination pour le djihad » pour caractériser l'état de Maëva B., des qualifications employées dans le cadre de l'instruction.
Procédure en cours
Les dossiers restent ouverts et font l'objet d'une instruction judiciaire. Les mesures décrites (mises en examen, détentions provisoires, contrôles judiciaires) s'inscrivent dans le cadre de cette instruction. Les autorités judiciaires poursuivent les analyses des supports saisis et la coordination des actions d'enquête, y compris les demandes d'entraide internationale.








