Contexte
Le 19 octobre, des individus ont pénétré dans la galerie d'Apollon du musée du Louvre et ont dérobé plusieurs bijoux de la Couronne. Huit pièces datées du XIXe siècle ont été emportées, dont certaines n'avaient pas été retrouvées au moment des dernières informations publiées. Une couronne abandonnée lors de la fuite a été endommagée ; le musée a indiqué qu'elle était susceptible d'être restaurée.
L'action s'est déroulée en journée, peu après l'ouverture du musée. Les auteurs, encagoulés, disposaient d'une nacelle montée sur un véhicule de déménagement et d'outils de coupe. Deux d'entre eux sont entrés dans la galerie d'Apollon, tandis que deux autres restèrent à l'extérieur. Le vol a duré quelques minutes.
Enquête et interpellations
La Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne et l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) ont coordonné l'enquête. Les investigations techniques ont porté sur les véhicules utilisés, les traces laissées sur place et les enregistrements de vidéosurveillance.
Plusieurs personnes ont été interpellées au cours de la procédure. Trois présumés membres du commando ont été placés en détention et mis en examen notamment pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs. Un quatrième homme, originaire de Seine‑Saint‑Denis, a été arrêté ultérieurement sur un chantier à Laval (Mayenne) et présenté le 28 novembre à un juge des libertés et de la détention ; l'audience s'est tenue à huis clos et ses avocates ont demandé un débat différé.
Les gardes à vue de trois personnes interpellées en Mayenne lors du même coup de filet ont été levées, sans que des charges n'aient été retenues à ce stade contre elles. Une femme liée à l'un des suspects a été soupçonnée de complicité et remise en liberté sous contrôle judiciaire.
Éléments techniques et preuves
Des traces d'ADN ont été relevées sur des objets et équipements liés au vol : sur l'un des scooters impliqués dans la fuite, sur une vitrine fracturée, sur des objets abandonnés sur place et dans la nacelle utilisée pour l'accès. Les enquêteurs ont exploité ces éléments, ainsi que les images de vidéosurveillance et l'examen des véhicules, pour établir des liens entre les personnes interpellées et le matériel employé.
Profils des mis en examen
Parmi les personnes placées en détention figurent trois hommes âgés de 35, 37 et 39 ans. Les autorités ont indiqué que certains mis en examen avaient des antécédents judiciaires, notamment des condamnations pour des faits de vol et autres infractions. L'une des personnes présentait déjà plusieurs condamnations antérieures.
La procureure de Paris a précisé que les profils des mis en cause ne correspondaient pas nécessairement aux profils habituellement associés au haut du spectre de la criminalité organisée, tout en soulignant la gravité des faits poursuivis.
Valeur du butin et recherches en cours
La valeur totale des joyaux volés a été estimée par le musée à plusieurs dizaines de millions d'euros. À la date des dernières informations, une partie du butin n'avait pas été retrouvée et des personnes susceptibles d'avoir commandité l'opération restaient recherchées.
Sécurité du musée et suites institutionnelles
Un audit antérieur avait identifié la vulnérabilité d'un accès en balcon pouvant être exploité à l'aide d'une nacelle. Selon les comptes rendus, ce document n'aurait été transmis à la direction en charge qu'après le vol.
La Cour des comptes a formulé des observations sur les priorités du musée en matière d'accueil et d'opérations visibles au regard des dispositifs de sûreté. La direction du Louvre a annoncé la mise en place d'un poste avancé mobile de la police nationale pour renforcer la protection lors des périodes d'affluence, des projets de réaménagement et de modernisation du site, ainsi qu'une modification de certaines tarifications d'entrée.
Procédure en cours
Les personnes mises en examen sont poursuivies notamment pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs. Des demandes de placement en détention provisoire ont été formulées pour au moins un des mis en examen. L'instruction se poursuit afin de préciser les rôles de chacun, de retrouver les bijoux manquants et d'identifier d'éventuels commanditaires.








