Synthèse
Le mouvement appelé « Bloquons tout » organise une journée nationale de mobilisations, rassemblements, grèves et opérations de blocage pour le mercredi 10 septembre. L’appel est né sur les réseaux sociaux et a été relayé par des syndicats et collectifs locaux. À la veille de la date, des arrêtés préfectoraux et des mesures de sécurité ont été pris dans plusieurs départements.
Contexte et acteurs
Le mouvement associe des collectifs citoyens (parmi lesquels des groupes identifiés sous l’appellation « Indignons‑nous / Bloquons tout »), des syndicats (notamment CGT, Solidaires, FSU) et des organisations étudiantes (Union syndicale lycéenne, UNEF). Certaines organisations syndicales nationales n’ont pas rejoint l’appel dans toutes les régions (articles locaux le précisent). Des rassemblements de soutien et des « pots de départ » symboliques ont eu lieu localement avant la journée.
Dispositif de sécurité et mesures préfectorales
Les autorités ont annoncé un renfort important de forces de l’ordre pour la journée. Des préfets ont signé des arrêtés interdisant, selon les territoires, la vente, l’achat, le transport ou la détention de carburants en récipients individuels, d’artifices pyrotechniques et de certains objets susceptibles d’être utilisés comme armes. Des autorisations de captation d’images par drones pour les forces de sécurité ont été décidées dans certains départements. Plusieurs préfets ont rappelé que les rassemblements non déclarés sont illégaux et qu’aucune violence ne serait tolérée.
Cibles et modes d’action signalés
Les modes d’action annoncés ou évoqués sur les plateformes publiques incluent :
- blocages de ronds‑points, d’entrées d’autoroutes et d’accès aux péages ;
- actions dans et devant des gares et aéroports ;
- filtrages ou interruptions d’accès à des sites logistiques (dépôts pétroliers, centres de distribution, entrepôts) ;
- rassemblements devant des sites administratifs et lieux de décision ;
- actions ciblées dans des centres commerciaux et supermarchés (opérations de « caddies » ou entrées massives). Des points et sites précis ont été signalés dans plusieurs régions (exemples cités par la presse locale) tels que des péages, ronds‑points, entrepôts Amazon et dépôts pétroliers dans le Nord, points d’entrée autoroutiers en Occitanie, ou quais et ponts sur la côte méditerranéenne.
Transports ferroviaires et urbains
- Trafic régional (TER) : la SNCF a annoncé des perturbations importantes dans plusieurs régions, avec des proportions variables de trains supprimés selon les territoires. Les horaires définitifs ont été programmés d’être publiés sur les sites TER et SNCF Connect la veille ou le jour même. Dans les Hauts‑de‑France, la circulation TER était annoncée comme fortement perturbée (ex. : un train sur quatre sur certains axes).
- Île‑de‑France : la SNCF et la RATP ont communiqué des niveaux de desserte réduits sur plusieurs RER et lignes Transilien. Le RER A et certaines grandes lignes TGV devraient rester majoritairement desservis, tandis que d’autres axes (RER B nord, RER D sur certaines parties, Transilien H et R sur certaines sections) connaîtront des fréquences réduites. La RATP a indiqué un trafic métro globalement proche de la normale, mais des perturbations locales restent possibles en cas de manifestations.
- Transports urbains : plusieurs réseaux urbains ont annoncé des modifications d’horaires, des fréquences réduites ou l’arrêt de certaines lignes scolaires. Les opérateurs locaux invitent à consulter les informations en temps réel.
Trafic aérien
La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a prévu des perturbations dans plusieurs aéroports, notamment dans le sud de la France. Des annulations et retards ont été anticipés dans la soirée (plages horaires ciblées par la DGAC) : l’aéroport de Marseille‑Provence a indiqué l’annulation d’une partie de ses vols (chiffre annoncé localement : 19 vols annulés, répartis entre départs et arrivées) ; d’autres plateformes du Sud et de Corse étaient également concernées par des réductions de programme.
Services publics et approvisionnement
Des services publics (centres administratifs, certaines mairies, établissements hospitaliers) peuvent connaître un fonctionnement ralenti selon la mobilisation locale. Le ramassage des déchets et les services scolaires pourraient être perturbés. Des inquiétudes ont été exprimées sur l’approvisionnement en carburant si des dépôts étaient bloqués. Les gestionnaires d’infrastructures électriques ont indiqué n’avoir pas observé, au moment des communiqués locaux, d’actions visant à interrompre le réseau électrique national, et ont rappelé les dispositifs de secours et la résilience des réseaux. Certaines organisations syndicales du secteur pétrolier ont appelé à la grève dans des sites de production et de distribution.
Mesures et situations locales (exemples représentatifs)
- Nord / Pas‑de‑Calais : manifestations annoncées à Lille, Dunkerque, Calais et autres villes ; mention de points de blocage potentiels (rocade minière, entrées d’autoroute, péages, sites logistiques et dépôts). Trafic TER fortement perturbé sur le territoire Hauts‑de‑France.
- Gironde / Bordeaux : rassemblements prévus place des Quinconces et autres sites ; arrêtés préfectoraux interdisant carburant en jerrican, pyrotechnie, verres sur la voie publique ; surveillance par drones autorisée dans certains périmètres.
- Île‑de‑France / Paris : appels à des opérations ciblées dans gares et devant des lieux institutionnels ; restrictions préfectorales comparables à d’autres départements ; dispositif de sécurité renforcé sur les grandes gares.
- Occitanie / Toulouse : mobilisation organisée avec blocages matinaux de ronds‑points, lycées ciblés et manifestation prévue en centre‑ville ; perturbations attendues sur certains axes routiers et sur le trafic TER régional.
- Provence et PACA : annulations et retards aériens prévus dans plusieurs aéroports du sud ; points de blocage et rassemblements prévus dans les principaux centres urbains et péages.
- Normandie / Caen : points de départ précisés pour des blocages matinaux et rendez‑vous d’assemblées ; transport urbain et trains locaux affectés (plus d’un train sur deux supprimé dans certaines lignes Normandie selon la SNCF locale).
- Franche‑Comté / Besançon et autres départements : rassemblements et actions locales annoncés, perturbations du trafic urbain signalées par les opérateurs. (La liste ci‑dessus n’est pas exhaustive ; la situation varie rapidement selon les initiatives locales.)
Communication et recommandations des opérateurs
Les opérateurs de transports et les autorités locales invitent les usagers à consulter les canaux officiels (sites TER, SNCF Connect, sites des réseaux urbains, sites d’aéroports et messages des préfectures) pour connaître les horaires et annulations actualisés. Les autorités locales ont rappelé l’obligation de déclarer les manifestations et ont annoncé des mesures de verbalisations ou d’interpellation en cas de troubles à l’ordre public.
Évolution attendue
La nature décentralisée et parfois improvisée des actions liées à ce mouvement rend difficile la prévision précise de son déroulement. Les dispositifs de sécurité et les interdictions préfectorales visent à limiter les risques et les blocages des infrastructures essentielles ; les impacts réels dépendront de la participation et des modes d’intervention choisis localement. Les informations officielles ont été mises à jour par les préfectures, les exploitants de transport et les gestionnaires d’infrastructures la veille et le jour de la mobilisation.