Contexte
Des organisations agricoles ont mis en place des blocages routiers et autoroutiers en France pour protester contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) chez les bovins. Les syndicats impliqués, notamment la Coordination rurale et la Confédération paysanne, contestent la stratégie nationale combinant abattages systématiques et campagnes de vaccination.
Évolution de la mobilisation
La mobilisation a connu des variations quotidiennes. Selon le ministère de l’Intérieur, 50 actions mobilisant 1 619 personnes ont été recensées un samedi, après des bilans à 93 actions la veille, 110 actions le jeudi et 80 actions le mercredi. Les décisions locales et les annonces politiques ont influé sur le nombre et la localisation des barrages.
Lieux et modalités des blocages
Les actions ont principalement affecté le Sud-Ouest, avec des perturbations sur plusieurs axes autoroutiers : l’A63 à Cestas (Gironde), l’A64 entre Toulouse et Bayonne, l’A65 entre Pau et Bordeaux, et l’A75 en Lozère et Aveyron. L’A64 a été signalée fermée sur plus de 180 km par moments. Des perturbations ont également touché des routes nationales, notamment la N20 à Tarascon-sur-Ariège, et des actions ponctuelles ont eu lieu hors du Sud-Ouest (A10, A16, près d’Aubagne).
Certains points de blocage ont été maintenus plusieurs jours. À Carbonne (Haute-Garonne), un barrage sur l’A64 a perduré, des manifestants y ayant passé la nuit. À Cestas, la Coordination rurale de Gironde a maintenu un barrage sur l’A63 tout en rouvrant une bretelle pour permettre le passage des vacanciers.
Positions des acteurs
La Coordination rurale a indiqué que ses sections départementales pouvaient décider de poursuivre les blocages et n’a pas appelé à une levée générale. La Confédération paysanne a également maintenu des points de blocage en l’absence de changement de la politique sanitaire.
La FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont demandé une trêve conditionnelle, réclamant des garanties écrites des autorités. Certaines composantes du mouvement ont annoncé une pause relative pendant les fêtes, tandis que d’autres prévoient de poursuivre des actions localisées.
Quatre anciens ministres de l’Agriculture (Michel Barnier, Marc Fesneau, Stéphane Travert et Julien Denormandie) ont soutenu la politique d’abattage total d’un cheptel en cas de foyer détecté et appelé à fonder les décisions sur des considérations sanitaires.
Réponses et mesures gouvernementales
Le gouvernement a communiqué des données de vaccination pour les départements concernés : environ 50 % du cheptel en Ariège, plus de 70 % dans l’Aude et 100 % dans les Pyrénées-Orientales. Il a précisé qu’« à peine une vache sur cinq » était vaccinée parmi les dix départements ciblés par la zone de vaccination plus large. Le gouvernement a annoncé la création d’un fonds d’urgence de 11 millions d’euros et s’est engagé à vacciner 750 000 bovins « sous un mois ».
Le gouvernement a appelé à une trêve pendant les fêtes et a averti qu’il n’accepterait pas la multiplication de nouveaux blocages durant cette période. Une nouvelle rencontre entre l’exécutif et les syndicats a été programmée début janvier.
Impacts sur la circulation et calendrier
Les blocages ont perturbé les départs en vacances et le trafic sur les axes concernés, selon les gestionnaires d’autoroutes et les forces de l’ordre. Certaines voies ont été provisoirement rouverte pour laisser circuler des véhicules particuliers et des transports essentiels. Les autorités ont réalisé des bilans quotidiens des actions et des participants.
Points en suspens
Les désaccords portent sur la stratégie sanitaire à appliquer en cas d’apparition de la DNC (abattage total d’un foyer versus vaccination) et sur l’ampleur des mesures d’accompagnement financier et opérationnel destinées aux éleveurs. Des réunions sont prévues entre le gouvernement et les organisations agricoles pour clarifier le protocole d’intervention et les modalités de vaccination.








