Motions de censure contre Ursula von der Leyen rejetées
Résumé de l'événement
Le Parlement européen a rejeté, lors de sa session plénière à Strasbourg, deux motions de censure visant la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le scrutin a eu lieu le 9 octobre 2025. Aucune des deux motions n’a réuni le seuil minimal requis de 361 voix parmi les 720 eurodéputés.
Contexte et procédure
Une motion de censure contre la Commission peut être présentée par un dixième des membres du Parlement européen (72 députés). Pour être adoptée, elle doit obtenir une majorité des deux tiers des suffrages exprimés, représentant la majorité des membres du Parlement, ce qui correspond à un minimum de 361 voix sur 720.
Cette double procédure intervenait après une précédente tentative de motion en juillet, qui avait déjà été rejetée par le Parlement.
Initiateurs et motifs invoqués
Deux motions distinctes ont été déposées et présentées au vote :
- Une motion déposée par le groupe Patriotes pour l’Europe (PfE), portée par Jordan Bardella. Le texte critiquait la politique commerciale de la Commission, évoquait l’accord avec le Mercosur et dénonçait certaines orientations migratoires.
- Une motion déposée par le Groupe de la Gauche (GUE/NGL), co-présidé par Manon Aubry, qui reprochait à la Commission une inaction sur certains dossiers internationaux, en particulier la gestion du conflit en Israël et dans la Bande de Gaza.
Des responsables de groupes pro-européens ont, pour leur part, dénoncé l’esprit des motions et défendu le bilan de la Commission sur plusieurs dossiers, notamment environnementaux et commerciaux.
Déroulement du débat et position des groupes
Au cours des débats, Ursula von der Leyen a défendu son action et appelé à l’unité du Parlement. Les groupes centristes (Renew) et sociaux-démocrates ont formulé des critiques sur certains points tout en maintenant globalement leur soutien à la présidente de la Commission. Le Parti populaire européen (PPE) a majoritairement soutenu la Commission, malgré des dissensions relevées au sein de sa délégation française.
Quatre eurodéputés français du PPE — François‑Xavier Bellamy, Laurent Castillo, Christophe Gomart et Céline Imart — ont voté en faveur de la motion déposée par les Patriotes pour l’Europe, invoquant des désaccords sur l’accord UE‑Mercosur et la protection des intérêts agricoles nationaux. Selon les comptes rendus parlementaires, Nadine Morano s’est abstenue et Isabelle Le Callennec n’a pas pris part au vote.
Résultats des votes
Les résultats officiels communiqués à l’issue du scrutin sont les suivants :
- Motion déposée par Patriotes pour l’Europe (PfE) : 179 voix pour, 378 contre, 37 abstentions.
- Motion déposée par le Groupe de la Gauche (GUE/NGL) : 133 voix pour, 383 contre, 78 abstentions.
Aucune des deux motions n’a atteint le seuil de 361 voix nécessaire à leur adoption.
Réactions et suites possibles
Ursula von der Leyen a indiqué, via un message publié sur le réseau social X, avoir perçu un soutien important du Parlement. Les dirigeants des groupes à l’origine des motions ont maintenu leurs critiques et annoncé la poursuite de leur action politique.
Institutionnellement, le Parlement européen n’a jamais renversé une Commission en exercice. Un précédent marquant remonte à 1999, lorsque la Commission présidée par Jacques Santer avait démissionné collectivement avant l’issue d’un vote de défiance, à la suite d’un rapport dénonçant des manquements administratifs.
Les débats parlementaires devraient se poursuivre sur les dossiers déjà cités pendant la session — notamment l’accord UE‑Mercosur et les orientations budgétaires — qui restent sources de tension entre la Commission et une partie du Parlement.