Rassemblement à Falkirk
Le 6 décembre 2025, Nigel Farage, chef du parti Reform UK, a rassemblé des partisans à Falkirk, ville située entre Glasgow et Édimbourg. L'événement s'est tenu à proximité d'un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile, où se tiennent depuis plusieurs mois des manifestations anti-immigration et des contre-manifestations.
Contexte politique et sondages
Plusieurs sondages récents indiquent que Reform UK pourrait devenir la deuxième force politique en Écosse lors du renouvellement du Parlement écossais, Holyrood, prévu en mai 2026. Ces enquêtes estiment une progression du parti par rapport aux élections législatives britanniques de 2024, où il avait obtenu environ 7 % des voix, vers des niveaux qui pourraient dépasser 20 % dans un scrutin comportant une plus grande proportion de représentation proportionnelle. Selon ces sondages, Reform UK resterait derrière le Scottish National Party (SNP) mais devant le Labour dans certains scénarios de projection.
Thèmes et positions de campagne
La campagne de Reform UK en Écosse met l'accent sur le contrôle de l'immigration et sur le coût de la vie. Le parti a évité de placer au centre de son discours la question de l'indépendance écossaise, à laquelle il s'oppose, et s'est concentré sur des thèmes nationaux perçus comme prioritaires par une partie de l'électorat. Reform UK a également annoncé des propositions visant à supprimer certains objectifs de neutralité carbone, justifiées par le parti comme un moyen de soutenir les industries pétrolières et gazières en mer du Nord et les emplois associés.
Soutiens et financement
Le rassemblement de Falkirk a été marqué par la présence d'élus ayant fait défection depuis d'autres formations. Parmi eux, l'ancien ministre et pair Malcolm Offord a annoncé son intention de renoncer à son siège à la chambre des Lords pour se présenter au Parlement écossais en mai 2026 sous l'étiquette Reform. Le parti a reçu une importante donation privée de neuf millions de livres sterling de la part de l'investisseur Christopher Harborne.
Popularité, réserves et controverses
Des enquêtes montrent qu'une part significative de la population écossaise déclare qu'elle ne voterait pas pour Nigel Farage; une étude universitaire mentionne que sept personnes sur dix expriment cette position. Les propos tenus par Farage sur des sujets liés à l'immigration et à la diversité linguistique à Glasgow ont suscité des réactions et continuent d'être évoqués dans les débats publics. Par ailleurs, des accusations concernant des propos tenus par Farage dans sa jeunesse, qualifiés de racistes et antisémites, ont été rendues publiques; il a nié ces allégations.
Analyse des effets électoraux
Plusieurs analystes relèvent que la progression de Reform UK a contribué à l'érosion du soutien aux Conservateurs au niveau national et en Écosse, et que le parti attire une part d'électeurs ayant antérieurement voté pour les Tories. Des spécialistes estiment toutefois qu'il existe des limites à la progression du parti en Écosse, en partie en raison du vote majoritaire en faveur du maintien dans l'UE exprimé en 2016 et de la perception de certaines priorités politiques propres au territoire. Les observateurs notent également que le développement durable d'une force politique en Écosse dépendra de sa capacité à désigner des responsables locaux et à traduire ses positions nationales en leaders et structures locales.








