Résumé
En janvier 2024, une famille a constaté des altérations et des odeurs anormales sur plusieurs produits alimentaires et cosmétiques à son domicile. Les investigations ont mis en évidence la présence de produits d'entretien dans des contenants utilisés par le foyer. La personne mise en cause, employée comme nourrice depuis octobre 2023, a été renvoyée devant le tribunal correctionnel de Nanterre en décembre 2025, la circonstance aggravante d'antisémitisme ayant été retenue.
Faits constatés
Les parents ont porté plainte après la découverte de bouteilles d'alcool, d'un jus de raisin et d'un démaquillant présentant des odeurs et des altérations. Des analyses ont confirmé la présence de substances de nettoyage et de produits toxiques dans ces contenants. Les faits se situent en janvier 2024.
Enquête et éléments matériels
Les investigations ont permis de retrouver des traces de produits nettoyants dans plusieurs préparations et contenants du foyer, y compris dans un plat cuisiné mentionné dans l'ordonnance de renvoi. Des expertises toxicologiques ont identifié la présence de polyéthylène glycol et d'autres agents potentiellement nocifs ou corrosifs pour l'être humain.
Des perquisitions et des auditions ont été menées dans le cadre de l'instruction. Lors d'une visite signalée, l'une des enfants a déclaré avoir vu la nourrice transvaser un produit savonneux dans une bouteille d'alcool.
Déclarations de la mise en cause et qualification judiciaire
Placée en garde à vue début février 2024, la mise en cause a reconnu avoir introduit des produits d'entretien dans des boissons et des cosmétiques, qualifiant son geste de «punition» ou d'«avertissement». Elle a également déclaré que son action était liée au fait que ses employeurs étaient juifs, affirmant qu'elle «n'aurait jamais dû travailler pour une Juive», propos que le magistrat instructeur a retenus comme circonstance aggravante d'antisémitisme.
L'accusation porte notamment sur l'administration de substances nuisibles. Le dossier a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Nanterre, où l'audience s'est tenue en décembre 2025.
Éléments laissant présumer une hostilité religieuse
Les auditions et les éléments saisis ont mis en évidence des comportements et des recherches en lien avec la religion des employeurs. Les enfants ont déclaré que la nourrice posait régulièrement des questions sur leur judaïsme et qu'elle avait été vue frappant des mezouzot fixées aux portes du domicile. Par ailleurs, des recherches et des publications numériques en lien avec des thèmes religieux et géopolitiques ont été relevées lors de l'exploitation des supports saisis.
Parties civiles et déroulement de la procédure
Les parents se sont constitués partie civile. Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) et la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) se sont également constitués parties civiles. Les avocats de la famille ont évoqué un contexte d'antisémitisme «d'atmosphère» au sein du foyer et ont regretté que les enfants n'aient pas été retenus comme victimes.
La mise en cause a été renvoyée devant le tribunal correctionnel de Nanterre en décembre 2025 pour administration de substances nuisibles, avec la circonstance aggravante d'antisémitisme.








