Décision de la commission
Une commission du Département des services correctionnels et de réinsertion de Californie a rejeté la demande de libération conditionnelle des frères Lyle et Erik Menendez. La commission a estimé que les deux détenus présentaient toujours un risque pour la société. Ils pourront demander un réexamen de leur dossier dans trois ans, selon le communiqué de la commission.
Audience et déclarations
Lors de l'audience, Lyle Menendez a exprimé des regrets et a déclaré qu'il était « profondément désolé » pour ce qu'il avait fait et pour la souffrance causée aux membres de sa famille. Les membres de la commission ont cependant relevé des éléments qu'ils jugent incompatibles avec une remise en liberté, notamment des violations des règles carcérales et des évaluations psychologiques.
Motifs évoqués par la commission
La commission a cité l'usage répété de téléphones portables de contrebande par Lyle Menendez et a fait état d'une évaluation psychologique interne qualifiant Lyle de trompeur et de manipulateur, et de son refus d'assumer pleinement les conséquences de ses actes. Un membre du panel, Patrick Reardon, a formulé une observation portant sur des comportements perçus comme changeants selon les moments.
Contexte de l'affaire
Les frères Menendez ont été condamnés à des peines d'emprisonnement à perpétuité pour le meurtre de leurs parents, José et Kitty Menendez, commis en 1989. Ils ont été jugés au début des années 1990 ; leurs procès ont fait l'objet d'une large couverture médiatique et figuraient parmi les premières affaires retransmises à la télévision. L'affaire a été remise en lumière récemment par une série et un documentaire diffusés sur Netflix.
Les accusés ont affirmé devant les tribunaux avoir agi en état de légitime défense après des agressions sexuelles alléguées de la part de leur père. Le parquet avait pour sa part présenté d'autres éléments et versions contradictoires, dont l'enregistrement d'une séance de psychothérapie au cours de laquelle Erik Menendez aurait reconnu les faits.
Éléments récents et procédure en cours
Plusieurs éléments ont été présentés par la défense ces dernières années pour demander la révision ou un nouveau procès, notamment une lettre ancienne dans laquelle Erik évoquerait des agressions sexuelles de leur père à un cousin, ainsi que le témoignage d'un ancien chanteur de boys band affirmant avoir été drogué et agressé par José Menendez dans les années 1980. Par ailleurs, en mai, un juge a réduit leur peine, ce qui a rendu les frères éligibles à une demande de libération conditionnelle.
Réactions et voies de recours
Le procureur de Los Angeles, Nathan Hochman, a salué la décision de la commission en la présentant comme une préservation de la mémoire des victimes. La décision de la commission ne clôt pas toutes les possibilités de recours : le gouverneur de Californie peut commuer les peines et la défense continue de demander, par d'autres voies judiciaires, un nouveau procès ou une révision du dossier.
Situation actuelle
Les frères Menendez restent détenus et pourront formuler une nouvelle demande de libération conditionnelle dans trois ans selon la décision de la commission mentionnée dans le communiqué.