Le 19 décembre 2025, Vladimir Poutine a tenu sa conférence de presse annuelle, d’une durée supérieure à quatre heures, au cours de laquelle il a abordé principalement l’offensive russe en Ukraine et d’autres sujets d’actualité nationale et internationale.
Déclarations sur le conflit en Ukraine
Le président russe a déclaré que « la balle est dans le camp » de l’Ukraine et de ses soutiens européens pour négocier la fin des hostilités. Il a affirmé que les forces russes avançaient « sur toute la ligne de contact » et que les forces ukrainiennes reculaient « dans toutes les directions ». Il a également déclaré être « sûr qu’avant la fin de cette année, nous assisterons encore à de nouveaux succès ».
Au cours de l’échange, Poutine a nié la responsabilité de la Russie dans le déclenchement du conflit et a imputé sa survenue aux autorités ukrainiennes. Il a indiqué que c’était désormais à Kiev et à ses alliés européens d’accepter des conditions mettant fin aux combats.
Les déclarations ont été prononcées alors que, selon ses propos, les troupes russes contrôlent « environ 19 % » du territoire ukrainien.
Positions sur les conditions et les négociations
Poutine a affirmé que Moscou avait déjà consenti des « compromis » lors de pourparlers avec les États-Unis. Il a indiqué qu’il n’y aurait « aucune opération » supplémentaire si les interlocuteurs russes étaient traités « avec respect » et si leurs « intérêts » étaient respectés.
Il a aussi déclaré que la Russie pourrait s’abstenir de mener des frappes en profondeur le jour d’une éventuelle présidentielle ukrainienne si les autorités de Kiev décidaient d’organiser ce scrutin.
Parallèlement, des émissaires russes et américains devaient se rencontrer à Miami pour préparer un plan relatif à l’Ukraine, plan qui, selon les éléments évoqués au cours de la conférence, inclurait des concessions territoriales et des garanties de sécurité pour l’Ukraine.
Réactions et enjeux internationaux
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en visite à Varsovie le même jour, a mis en garde contre un risque d’extension du conflit en cas de défaite ukrainienne, en citant la Pologne parmi les pays exposés. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a critiqué la proposition de déployer une force multinationale en Ukraine, estimant qu’elle ferait du pays un "tremplin" pour menacer la Russie.
Poutine a par ailleurs mis en garde contre des « conséquences très lourdes » en cas de saisie des avoirs russes gelés, évoquant des mesures de représailles et des recours juridiques.
Aspects économiques
Plusieurs questions lors de la conférence ont porté sur la situation économique et le niveau de vie. Le président a reconnu des difficultés exprimées par des indicateurs tels que des pénuries de main-d’œuvre et la hausse des prix. La Banque centrale russe a abaissé son taux directeur de 16,5 % à 16 %, en visant un retour de l’inflation à 4 %, après un taux annuel de 6,6 % en novembre.
Questions domestiques et autres sujets évoqués
Poutine a répondu à des doléances locales et à des questions individuelles, en indiquant qu’il demanderait des éclaircissements au gouvernement sur certains dossiers, comme la fiscalité des commerces. Concernant le chercheur français Laurent Vinatier, détenu en Russie, il a déclaré ne pas avoir d’information et qu’il se pencherait sur le dossier.
Au cours de la session, il a également abordé des sujets personnels et symboliques, répondant à des questions sur son état affectif, sur le patriotisme et sur la religion. Il a évoqué, en forme d’anecdote, le passage d’une comète près de la Terre.
Organisation de la conférence
Selon les informations fournies lors de l’événement, environ trois millions de questions avaient été soumises et triées avec l’aide d’outils d’intelligence artificielle. Ce format de conférence est organisé quasiment chaque année depuis 2001, à l’exception de 2022.








