Contexte et déroulement des élections
Le 4 mai, le premier tour de l'élection présidentielle roumaine a vu George Simion, le candidat d'extrême droite du parti Alliance pour l'unité des Roumains (AUR), obtenir plus de 40 % des suffrages. Ce résultat survient cinq mois après l'annulation du précédent scrutin par la Cour constitutionnelle roumaine, en raison de soupçons d'ingérence russe. Le candidat pro-russe, Călin Georcescu, avait alors été disqualifié. La Roumanie, membre de l'Union européenne, est un allié stratégique de l'OTAN, surtout depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Résultats et réaction des candidats
George Simion a recueilli 40,5 % des voix, selon des résultats quasi finaux. Il a réagi à cette victoire dans une vidéo où il a exprimé sa fierté d'avoir ouvert une « nouvelle page d'histoire » pour la Roumanie. Il affrontera au second tour le maire centriste de Bucarest, Nicușor Dan, qui a obtenu 20,9 % des voix. Le candidat social-démocrate Crin Antonescu a quant à lui recueilli 20,3 %. Malgré son avance au premier tour, George Simion pourrait rencontrer des difficultés au second tour, selon les analystes politiques, en raison de réserves de voix limitées.
Enjeux et implications politiques
George Simion, un admirateur de Donald Trump, a mené une campagne axée sur le souverainisme et l'euroscepticisme, tout en employant une rhétorique nationaliste et en s'opposant à l'aide militaire à l'Ukraine. Sa maîtrise des réseaux sociaux, notamment TikTok, et sa jeunesse ont été des facteurs clés de son succès électoral. Simion a également promis, s'il est élu, de nommer son ancien rival, Călin Georgescu, aux postes influents du gouvernement.
L'élection est marquée par un climat de méfiance envers les institutions européennes et un scepticisme à l'égard de l'OTAN. Cette situation a été accentuée par les soupçons de manipulation lors du précédent scrutin. Pour les experts, la montée de l'extrême droite en Roumanie s'inscrit dans une tendance plus large de montée du nationalisme au sein de l'UE, comme observé en Hongrie et en Slovaquie.
Réactions internationales
La victoire de Simion au premier tour a suscité des réactions mitigées au sein de l'Union européenne. Certains dirigeants s'inquiètent de l'impact potentiel de son élection sur la stabilité politique en Roumanie et sur les relations du pays avec l'Union européenne et l'OTAN. Par ailleurs, certains voient la victoire de Simion comme un signe de mécontentement croissant envers les élites politiques traditionnelles en Roumanie.
Perspectives pour le second tour
Le second tour prévu le 18 mai s'annonce serré. Nicușor Dan représente l'opposition pro-européenne, prônant la lutte contre la corruption. La capacité de Simion à maintenir son avance dépendra de sa capacité à mobiliser ses partisans et à atténuer les divisions au sein des différents groupes politiques. Les résultats du second tour détermineront non seulement la direction politique de la Roumanie, mais également son rôle dans les organisations internationales telles que l'UE et l'OTAN.