Contexte
Une élection présidentielle s'est tenue au Honduras le 30 novembre. Le dépouillement des bulletins a connu plusieurs interruptions et retardements dans les jours qui ont suivi le scrutin. Selon le Conseil national électoral (CNE), le décompte a été bloqué à 88,6 % avant de reprendre ultérieurement.
Déroulement du dépouillement et résultats partiels
Avec près de 99 % des bulletins dépouillés, le CNE a indiqué que Nasry Asfura, candidat du Parti national, recueillait environ 40,5 % des suffrages et Salvador Nasralla, candidat du Parti libéral, environ 39,2 %. La présidente sortante, Xiomara Castro, candidate du parti Libre, se situe en troisième position.
Le CNE a signalé qu'il restait à vérifier 2 749 procès-verbaux de vote présentant des « incohérences », ce qui correspond, selon l'organisme, à environ 14,5 % des votes valides. La législation électorale hondurienne fixe au 30 décembre la date limite pour la proclamation officielle du vainqueur.
Allégations et demandes de recomptage
Salvador Nasralla a dénoncé des « vols » et une manipulation du système informatique de dépouillement. Il a affirmé que son parti disposait d'une avance lors d'une interruption du comptage et a demandé un recomptage « bulletin par bulletin » des procès-verbaux. Il a de plus allégué l'absence d'utilisation de la reconnaissance biométrique sur certains procès-verbaux et décrit ce qu'il considère comme un schéma de fraude.
Des membres et responsables du parti Libre ont réclamé l'annulation totale du scrutin et appelé à des mobilisations et à des grèves, invoquant une ingérence étrangère.
Réponse du Conseil national électoral et actions techniques
La présidente du CNE, Ana Paola Hall, a indiqué que des mesures techniques avaient été mises en place et qu'un audit externe accompagnerait le processus pour régulariser les anomalies. Le CNE a imputé certaines suspensions du dépouillement à des problèmes techniques liés à l'entreprise privée chargée de la transmission et de la diffusion des résultats.
Un membre d'opposition au sein du CNE a estimé que ces irrégularités remettaient en cause la crédibilité du scrutin.
Réactions nationales et internationales
Le parti au pouvoir et d'autres acteurs ont exprimé des positions divergentes sur la validité du scrutin. L'administration américaine a déclaré qu'elle n'avait observé « aucune preuve crédible » justifiant l'annulation de l'élection et a fait état de son soutien antérieur à Nasry Asfura.
Parallèlement, des décisions et gestes politiques à l'échelle internationale ont été mentionnés dans le débat public, notamment une grâce présidentielle accordée à l'ancien président hondurien Juan Orlando Hernández peu avant la fin de sa peine aux États-Unis, puis une demande d'arrestation internationale formulée ensuite par le parquet général hondurien.
Les observateurs de l'Organisation des États américains (OEA) ont demandé une accélération du dépouillement.
Enjeux procéduraux et suite attendue
Les points en suspens incluent la vérification des 2 749 procès-verbaux signalés comme incohérents et la conduite de l'audit externe annoncé par le CNE. Selon la loi électorale, l'autorité dispose du délai légal restant pour proclamer un vainqueur. Les acteurs politiques ont annoncé des actions de contestation ou de soutien en fonction des résultats et des décisions officielles à venir.








