Présentation du baromètre
Un baromètre de la pression des pesticides autour des établissements scolaires a été publié le 18 décembre 2025. Il a été coordonné par un média national et une dizaine d’experts. L’outil a été conçu pour fournir une cartographie de l’indicateur appelé indice de fréquence de traitement (IFT) autour des écoles, collèges et lycées, et pour éclairer le débat public, sans constituer un diagnostic toxicologique ou sanitaire.
Chiffres principaux
Selon le baromètre, au moins 1,76 million d’élèves, soit environ 15 % des effectifs scolaires hors outre‑mer, fréquentent un établissement situé dans un rayon de 1 000 mètres classé comme soumis à une pression forte de pesticides. Le baromètre indique également qu’un site scolaire sur quatre présente une telle exposition potentielle.
Méthodologie
L’évaluation combine des données du registre parcellaire graphique et l’indice de fréquence de traitement (IFT) associé aux cultures présentes dans un rayon de 1 000 mètres autour de chaque établissement géolocalisé à partir de la base de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). L’IFT est utilisé comme indicateur de pression d’usage des pesticides et non comme indicateur direct de risque sanitaire ou d’impact environnemental.
Répartition géographique
Les cartes produites par le baromètre montrent une répartition hétérogène de la pression des pesticides. Les établissements situés en zones urbaines apparaissent généralement moins exposés. Des niveaux de pression plus élevés sont observés dans les bassins viticoles, les plaines céréalières et les secteurs d’arboriculture fruitière.
Observations d’experts
La méthodologie précise que l’IFT mesure une pression d’usage et ne signifie pas, en soi, qu’une personne est exposée à un risque sanitaire accru. Une chercheuse citée dans le dossier a indiqué que les résultats ne signifient pas que « chaque enfant est en danger », tout en estimant que la réduction de l’usage des pesticides autour des écoles relève d’une question de politique publique.
Études et exemples complémentaires
Une étude antérieure, PestiRiv, menée par Santé publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), a conclu que les riverains des zones viticoles présentaient des niveaux d’imprégnation par certains pesticides supérieurs à ceux d’autres populations, avec une surexposition rapportée chez des enfants âgés de 3 à 6 ans. Dans le cadre de cette étude, un participant ayant fourni des prélèvements urinaires et de la poussière domestique a présenté, en période de traitement des vignes, des concentrations de certains résidus fongicides supérieures à celles observées chez des personnes vivant éloignées des cultures, et son enfant a présenté des concentrations plus élevées pour un métabolite d’un fongicide.
Limites et portée
Le baromètre fournit une cartographie de la pression d’usage des pesticides autour des établissements scolaires mais ne propose pas d’analyse toxicologique individuelle ni d’évaluation directe des risques pour la santé. Les indicateurs doivent être interprétés en tenant compte des différences locales de pratiques agricoles, des types de cultures et des distances entre parcelles et bâtiments scolaires.








