Contexte
Le procès de Cédric Jubillar porte sur la disparition de sa femme, Delphine Jubillar, infirmière de nuit âgée de 33 ans, signalée disparue la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac‑les‑Mines (Tarn). L'accusé est poursuivi pour le meurtre de son épouse. Les plaidoiries des parties civiles se sont déroulées le 14 octobre 2025.
Plaidoiries des parties civiles
Les avocats des parties civiles ont présenté un exposé de faits et d'éléments qu'ils estiment constituer un faisceau d'indices contre l'accusé. Ils ont qualifié l'enquête d'« exhaustive » et ont soutenu qu'elle avait bénéficié de « moyens technologiques et humains inédits ». Plusieurs conseils ont expliqué que, selon eux, l'ensemble des pièces rassemblées forme un ensemble cohérent sur la nuit de la disparition.
Me Laurent de Caunes, représentant les frères et la sœur de la victime, a évoqué la « douleur » de la famille liée à l'absence et a rapporté des descriptions de la victime présentées par la famille. Me Philippe Pressecq, représentant une cousine, a estimé que la défense n'avait pas demandé l'annulation d'actes de procédure et a conclu que l'enquête n'était pas « orientée, superficielle ou malhonnête ».
Me Mourad Battikh a invité les jurés à se projeter dans la nuit du 15 au 16 décembre en s'appuyant sur le faisceau d'indices présenté à l'audience : le témoignage du fils du couple, des éléments matériels et des données issues du téléphone de la disparue. Ces éléments ont été décrits par l'avocat comme autant d'angles de vue permettant, selon lui, de reconstituer certains instants de la nuit.
Me Pauline Rongier, avocate d'une amie de la victime, a demandé aux jurés de condamner l'accusé malgré l'absence d'un corps, en qualifiant l'affaire de « cas d'école » et, selon ses termes rapportés, de « paroxysme du féminicide ». Elle a présenté des allégations de contrôle coercitif, de dénigrement, de surveillance et de violences familiales comme éléments contextuels expliquant, selon elle, l'évolution du dossier.
Géraldine Vallat, avocate de la mère de l'accusé, constitution de partie civile, a indiqué que sa cliente recherchait une « vérité judiciaire » pour avancer.
Principaux éléments évoqués par les parties civiles
- Témoignage du fils du couple ayant évoqué une dispute entre les parents la soirée de la disparition.
- Lunettes de la victime retrouvées « fracassées », élément cité pour évoquer un épisode de violence.
- Données du téléphone de la disparue montrant des balises de localisation à proximité du domicile le matin suivant, citées par les parties civiles pour écarter l'hypothèse d'un départ volontaire ou d'une intervention d'un tiers inconnu.
- Allégations de comportement de contrôle et de violences familiales exercés, selon certaines parties civiles, par l'accusé à l'encontre de la victime et des enfants.
Les avocats des parties civiles ont par ailleurs critiqué la stratégie de défense, qu'ils ont qualifiée à l'audience de multiplication d'attaques sur des points précis sans remettre en cause l'ensemble de la procédure.
Suite de la procédure
Selon le calendrier de la cour présenté en audience, les plaidoiries des parties civiles se poursuivaient le lendemain matin. Elles devaient être suivies du réquisitoire des avocats généraux, puis des plaidoiries de la défense prévues sur une journée. Une dernière fois, l'accusé devait pouvoir prendre la parole avant que la cour ne se retire pour délibérer et rendre son verdict.
La présentation des arguments à l'audience relève des déclarations et des demandes formulées par les différentes parties. Aucune décision judiciaire relative au fond n'a été rendue lors des plaidoiries elles‑mêmes.