Contexte
Un spectacle d'Ary Abittan aux Folies Bergère (Paris) a été interrompu début décembre 2025 par des militantes féministes appartenant au collectif #NousToutes. Selon le collectif, les manifestantes ont scandé « Abittan violeur » et porté des masques frappés de la mention « violeur ». L'action visait à dénoncer les accusations formulées par une plaignante en 2021 et a entraîné l'intervention de la sécurité dans la salle.
Incident pendant le spectacle
D'après les déclarations du collectif, quatre militantes sont intervenues pendant la représentation. Elles ont été évacuées par la sécurité et, selon des témoignages et des enregistrements, huées par une partie du public. Le collectif a relayé l'action et reçu des soutiens sur les réseaux sociaux.
Propos de Brigitte Macron
Le lendemain de l'interruption, Brigitte Macron s'est rendue à une représentation d'Ary Abittan, accompagnée de sa fille, Tiphaine Auzière. Une vidéo mise en ligne le 8 décembre 2025 montre un échange en coulisses entre la Première dame et l'artiste. Dans cet enregistrement, après qu'Ary Abittan affirme « J'ai peur », Brigitte Macron réplique : « S'il y a des sales connes, on va les foutre dehors », en ajoutant « Surtout des bandits masqués ». Ces propos ont été diffusés publiquement après la mise en ligne de la vidéo.
Réactions
La diffusion de la vidéo a suscité de vives réactions. Le collectif #NousToutes a dénoncé les propos et publié des messages de soutien aux militantes. Une militante se présentant sous le pseudonyme Gwen a déclaré à l'AFP être « profondément choquée et scandalisée » et a qualifié ces paroles de « crachat de plus sur les victimes et les associations féministes ». Sur les réseaux sociaux, la comédienne Judith Godrèche a réagi en écrivant : « Moi aussi je suis une sale conne. Et je soutiens tous·tes les autres ».
Plusieurs responsables politiques ont également commenté l'échange. La députée Sarah Legrain (La France insoumise) a estimé sur le réseau X que la Première dame « insulte les féministes mobilisées » et a rappelé que « un non-lieu n'efface pas la parole et les ITT d'une femme ». L'eurodéputée Manon Aubry (LFI) et Marine Tondelier (Europe Écologie Les Verts) ont aussi critiqué ces propos, soulignant à la fois la gravité des mots et le droit des féministes à s'exprimer.
L'entourage de Brigitte Macron a indiqué que l'échange devait être entendu comme une critique de la méthode radicale employée par les personnes ayant perturbé le spectacle, précisant que la Première dame « n'approuve pas cette méthode radicale ».
Procédure judiciaire et positions exprimées
Une plainte pour viol visant Ary Abittan a été déposée fin 2021. L'enquête et l'instruction qui ont suivi ont duré plusieurs années et se sont soldées par un non-lieu, confirmé en appel en janvier 2025. Ary Abittan a déclaré à plusieurs reprises qu'il souhaitait retrouver le public et a estimé que la décision de justice lui permettait de reprendre ses activités professionnelles.
Le collectif #NousToutes a toutefois rappelé que, selon lui, un non-lieu ne supprime pas la parole des plaignantes et qu'il s'oppose à la réintégration médiatique et professionnelle de l'artiste.
Chronologie principale
- Fin 2021 : dépôt d'une plainte pour viol contre Ary Abittan.
- Années suivantes : enquête et instruction.
- Janvier 2025 : confirmation en appel d'un non-lieu.
- Début décembre 2025 : interruption d'une représentation aux Folies Bergère par des militantes du collectif #NousToutes.
- 8 décembre 2025 : diffusion d'une vidéo montrant l'échange en coulisses entre Brigitte Macron et Ary Abittan.
Conséquences immédiates
La diffusion de la vidéo a provoqué des réactions d'organisations féministes, de personnalités publiques et de responsables politiques. Les débats ont porté sur la légitimité et les méthodes des actions militantes, sur l'interprétation du non-lieu et sur le comportement attendu d'une personnalité publique dans ce contexte.








