Contexte et mandat
Une convention citoyenne réunie au Conseil économique, social et environnemental (CESE) a élaboré un ensemble de propositions visant à réorganiser les "temps de l'enfant". Le groupe était composé de 133 citoyens, âgés de 19 à 83 ans, sélectionnés pour refléter la diversité de la population et tirés au sort. Ils ont travaillé régulièrement à la demande du précédent gouvernement, à partir du mois de juin, et ont remis un rapport final adopté par vote interne (119 voix pour, 2 contre, 4 abstentions).
Constats formulés par la convention
Les participants ont estimé que l'organisation actuelle des temps quotidiens et scolaires répond principalement à des contraintes professionnelles et économiques plutôt qu'aux rythmes et aux besoins des enfants. Le rapport mentionne des préoccupations relatives aux rythmes biologiques des enfants, à la fréquence et à la nature des temps libres, et à l'usage des écrans, ainsi qu'à leurs effets supposés sur la santé, les apprentissages et le développement.
Principales propositions
Rythmes scolaires élémentaires : établir une semaine de cinq jours d'école "pleins" dès l'école élémentaire afin d'étaler les apprentissages sur la semaine.
Collèges et lycées : décaler le début des cours, avec une heure d'ouverture recommandée à partir de 09h00.
Organisation quotidienne : consacrer les matinées aux enseignements théoriques, les après‑midis aux enseignements pratiques et aux activités extrascolaires ; prévoir une plage à partir de 15h30 pour les activités artistiques, sportives et des devoirs allégés.
Vacances scolaires : maintenir un total d'environ 16 semaines de vacances (huit semaines en été et huit semaines réparties en petites vacances), tout en proposant de regrouper les vacances de février et de Pâques sur deux zones au lieu de trois, avec une semaine partagée pour permettre des périodes communes sur l'ensemble du territoire. Cette organisation vise à se rapprocher d'une alternance de sept semaines de cours suivies de deux semaines de vacances, schéma évoqué par des spécialistes des rythmes chronobiologiques.
Autres recommandations : encouragement d'activités périscolaires structurées et d'une répartition des temps favorisant une transition entre enseignement, activités pratiques et loisirs.
Ces propositions sont en partie issues des travaux d'un panel de 20 adolescents intégré au processus de réflexion.
Réactions et points d'attention
Historique : la réforme mise en place en 2013–2014, qui avait porté la semaine scolaire à quatre jours et demi dans certaines configurations, a été largement abandonnée à partir de 2017 ; selon le rapport, environ 90 % des communes fonctionnent aujourd'hui sur une semaine de quatre jours.
Acteurs économiques : des représentants du secteur touristique ont exprimé des réserves sur la modification du découpage des zones de vacances, estimant que cela pourrait affecter l'activité du secteur.
Organisations professionnelles : des responsables syndicaux ont indiqué que la mise en œuvre des propositions nécessiterait des moyens budgétaires et l'implication des acteurs locaux, et qu'elle soulèverait des questions sur les conditions de travail et de rémunération des personnels.
Dimension civique et numérique : le rapport soutient plusieurs propositions sur la participation des jeunes, notamment l'idée d'une majorité numérique à 15 ans, qui a reçu des commentaires favorables de responsables politiques cités dans le compte rendu.
Suite prévue et modalités d'examen
Le rapport doit être transmis aux autorités exécutives puis présenté aux parlementaires et aux élus locaux. Selon les comptes rendus publiés par la convention, Matignon a demandé aux ministères concernés (Éducation, Santé, Ville, Culture, etc.) d'examiner la faisabilité des propositions et de rédiger des notes d'analyse dans un délai court. La Haute‑Commissaire à l'Enfance a salué l'initiative et la trajectoire proposée sans annoncer d'engagement chiffré immédiat.
Les propositions constituent des orientations soumises à des études d'impact, à des discussions entre acteurs institutionnels et locaux, et à des arbitrages politiques visant à définir leur mise en œuvre éventuelle.








