Déclaration et évaluation
Le 25 septembre 2025, le ministre sud-coréen de l'Unification, Chung Dong-young, a indiqué que les agences de renseignement estiment les stocks d'uranium hautement enrichi (UHE) de la Corée du Nord à jusqu'à 2 000 kilogrammes, avec un taux d'enrichissement supérieur à 90 %.
Quantité et capacité théorique d'armement
Selon la définition de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), une masse d'uranium hautement enrichi nécessaire à une arme simple est de l'ordre de 42 kilogrammes. Sur cette base, les stocks déclarés par Séoul correspondraient, en théorie, à plusieurs dizaines d'ogives, sous réserve de disposer des autres éléments techniques et industriels nécessaires à la fabrication d'armes nucléaires.
Installations et activité d'enrichissement
Le ministre a déclaré que des centrifugeuses fonctionnent sur quatre sites en Corée du Nord. L'agence de renseignement sud-coréenne attribue au pays l'exploitation de plusieurs installations d'enrichissement d'uranium, notamment sur le site nucléaire de Yongbyon, qui aurait été réactivé en 2021 après des périodes de démantèlement alléguées lors de négociations antérieures.
Contexte politique et diplomatique
Chung Dong-young a estimé nécessaire la tenue d'un sommet entre Pyongyang et Washington pour mettre fin au développement nucléaire nord-coréen et a jugé les sanctions internationales insuffisantes pour empêcher son extension. Le ministre a par ailleurs critiqué la politique de l'administration précédente envers le Nord.
Le président sud-coréen Lee Jae-myung a déclaré chercher à améliorer les relations intercoréennes et a affirmé vouloir réduire les tensions sans chercher à provoquer un changement de régime. Dans le même temps, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a indiqué être ouvert à des discussions avec les États-Unis à la condition de pouvoir conserver son arsenal nucléaire.
Historique et cadre international
La Corée du Nord a conduit son premier essai nucléaire en 2006 et fait l'objet d'une série de sanctions des Nations unies pour ses activités nucléaires. À titre de comparaison, des évaluations antérieures ont indiqué que l'Iran disposait, avant des frappes en juin, d'un stock estimé à 400 kilogrammes d'uranium enrichi à environ 60 %, dont le sort a été affecté par les événements militaires.
Observations techniques
L'uranium faiblement enrichi (environ 3–5 %) est utilisé principalement dans des applications civiles, notamment la production d'électricité. Un enrichissement à des taux supérieurs à 90 % est qualifié de niveau militaire et peut rendre l'uranium utilisable pour la conception d'ogives, sous réserve des étapes complémentaires de mise en forme, d'assemblage et de mise au point requises pour obtenir une arme opérationnelle.