Contexte
Une équipe de recherche associant l’INRAE, l’Inserm, l’université Sorbonne Paris Nord et le Cnam a évalué l’association entre la part d’aliments d’origine végétale dans l’alimentation et le risque de maladies cardiovasculaires, en tenant compte de la qualité nutritionnelle et du degré de transformation des aliments.
Méthode
Les auteurs ont analysé les données de 63 835 adultes inclus dans la cohorte française NutriNet‑Santé. Les apports alimentaires ont été recueillis par questionnaire à répétition. Les aliments consommés ont été classés selon leur origine (végétale ou animale), leur qualité nutritionnelle (teneur en lipides, sel, sucres, présence de vitamines et minéraux antioxydants) et le niveau de transformation industrielle.
Résultats
Par rapport à un groupe présentant une alimentation plus pauvre en produits végétaux et plus riche en produits animaux (avec un apport en viande et charcuterie rapporté comme deux fois supérieur aux recommandations du Programme national nutrition santé), les participants consommant une part plus élevée de produits végétaux de qualité nutritionnelle élevée et peu ou pas transformés présentaient un risque de maladies cardiovasculaires inférieur d’environ 40 %.
Parmi les participants consommant une part importante de produits végétaux de qualité nutritionnelle élevée mais ultra‑transformés (par exemple pains complets industriels, soupes industrielles, salades composées commercialisées), le risque cardiovasculaire n’était pas réduit par rapport au groupe à forte proportion de produits animaux.
Les adultes ayant une forte consommation de produits végétaux de moindre qualité nutritionnelle et ultra‑transformés (par exemple chips, boissons sucrées, certaines céréales de petit‑déjeuner industrielles) présentaient un risque cardiovasculaire supérieur d’environ 40 % par rapport aux adultes consommant des produits végétaux de qualité nutritionnelle élevée et peu ou pas transformés.
Interprétation
L’analyse indique que l’association entre la part d’aliments d’origine végétale et le risque cardiovasculaire dépend à la fois de la qualité nutritionnelle des produits végétaux et de leur degré de transformation industrielle. Les produits végétaux peu transformés et de qualité nutritionnelle élevée ont été associés à un moindre risque cardiovasculaire dans cette cohorte, tandis que les produits végétaux ultra‑transformés n’ont pas présenté cet avantage.
Implications pour la santé publique
Les résultats soulignent la nécessité d’intégrer, dans l’évaluation des régimes alimentaires et dans les recommandations, des indicateurs de qualité nutritionnelle et de transformation des aliments en complément de la proportion d’aliments d’origine végétale ou animale. Ils soutiennent les mesures de prévention visant à favoriser la consommation de produits végétaux peu ou pas transformés et à teneur réduite en lipides, sel et sucres (par exemple fruits et légumes frais ou surgelés, conserves sans ajout substantiel de lipides, sel ou sucres).








