Contexte et bilan des dégâts

Le cyclone Chido a frappé l'archipel de Mayotte, provoquant d'importants dommages au bâti résidentiel et collectif. Les sources locales indiquent qu'environ 60 % du parc immobilier de l'île a été endommagé ou détruit. La Société Immobilière de Mayotte (SIM) a estimé le coût des dégâts à 72 millions d'euros et a recensé 1 600 logements impactés, dont 500 ont été remis en exploitation et environ 600 sont actuellement en travaux.

Effets sur l'habitat et les bâtiments publics

Plusieurs communes signalent des toitures arrachées, des infiltrations et des locaux condamnés. Des bâtiments administratifs et des établissements scolaires conservent des sections de toiture endommagées, rendant certains espaces inutilisables. Des travaux de réparation ont été engagés, notamment dans les écoles, pour permettre la reprise des activités pédagogiques.

Contraintes logistiques et coût des matériaux

Les entreprises du bâtiment rencontrent des difficultés d'approvisionnement : les délais de livraison se sont allongés, avec des temps d'attente estimés à deux à quatre mois. Une partie de ces retards est liée à un allongement des procédures de dédouanement au port de Longoni. Par ailleurs, certains matériaux ont vu leur prix augmenter — la tôle a notamment connu une hausse d'environ 40 % — ce qui contraint les entreprises, souvent en trésorerie tendue, à travailler en flux serré.

Impact économique et finances publiques

Le secteur public pèse fortement dans l'économie locale. Les dépenses d'urgence engagées pour la gestion du sinistre ont fragilisé les finances des collectivités et le tissu économique local. Ces tensions limitent la capacité des acteurs publics à financer à court terme des opérations de reconstruction plus étendues.

Assurances et indemnisation

Les versements d'indemnités ont été retardés selon des acteurs locaux. La SIM a mentionné un montant attendu d'environ 20 millions d'euros au titre des indemnisations, qui n'était pas encore perçu au moment des constats. Ces retards pèsent sur la relance des chantiers et sur la capacité des ménages à financer des réparations.

Situation des ménages sinistrés

De nombreux ménages vivent encore dans des logements dégradés, non conformes aux critères de décence ou exposés aux infiltrations en période de pluie. En l'absence de versement d'indemnités, certains occupants ont entrepris des réparations par leurs propres moyens, ce qui maintient leur vulnérabilité face aux intempéries et à la saison cyclonique.

Organisation et conditions de travail

Plusieurs services administratifs ont adapté leurs modalités, recourant au télétravail lorsque des locaux sont partiellement inutilisables. Des interruptions d'électricité provoquées par des infiltrations ont également été signalées, compliquant le fonctionnement des structures publiques et privées.

Avancement des chantiers

Un an après le passage de Chido, certains chantiers ont progressé mais d'autres restent en attente d'intervention. Les retards d'approvisionnement, les hausses de prix des matériaux, les difficultés financières des entreprises et les délais d'indemnisation constituent les principaux freins à une reconstruction rapide et durable.

Observations générales

La reconstruction combine des opérations ponctuelles — réparations de toitures, remises en état d'écoles — et des chantiers plus lourds nécessitant disponibilité de matériaux, trésorerie et coordination administrative. L'état des infrastructures et la situation des sinistrés varient selon les secteurs de l'île et la capacité des acteurs publics et privés à financer et organiser les travaux.