La rencontre a eu lieu le 11 novembre 2025 à Paris entre le président français Emmanuel Macron et le président de l'État de Palestine, Mahmoud Abbas. La visite a été présentée comme la première depuis la reconnaissance par la France de l'État de Palestine, annoncée en septembre 2025 lors de l'Assemblée générale de l'ONU.
Contexte
L'entretien s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d'un cessez-le-feu conclu le 9 octobre. Les documents officiels français désignent Mahmoud Abbas comme « président de l'État de Palestine » suite à la reconnaissance française.
Principales annonces
Les deux dirigeants ont déclaré la priorité de préparer des réformes de l'Autorité palestinienne et d'organiser des élections présidentielle et législatives dans l'ensemble des territoires palestiniens, y compris à Jérusalem-Est. Emmanuel Macron a indiqué que ces élections seraient prévues « un an après le passage à la deuxième phase du cessez-le-feu » dans la Bande de Gaza, cette deuxième phase comprenant, selon la déclaration, des mesures liées au désarmement du Hamas.
Ils ont annoncé la création d'un comité conjoint franco-palestinien chargé de travailler à la rédaction d'une Constitution pour l'État de Palestine.
Cessez-le-feu et phases
Les déclarations publiques font référence à deux phases de l'accord de cessez-le-feu. La première phase mentionnée comprend notamment la restitution en Israël des dépouilles des otages décédés et la libération des otages encore vivants. La deuxième phase est associée, dans les discours officiels, à des mesures de désarmement du Hamas, conditionnées à l'organisation des élections selon le calendrier annoncé.
Position française sur la Cisjordanie et mesures financières
Emmanuel Macron a averti que les projets d'annexion « partielle ou totale » de la Cisjordanie par Israël, y compris de facto par l'expansion des colonies, constituaient une « ligne rouge » et que la France réagirait avec ses partenaires européens si de tels projets étaient mis en œuvre. Il a déclaré que les projets de colonisation et la violence des colons constituaient des violations du droit international.
Sur le plan financier, le président français a demandé à Israël de transférer de toute urgence les recettes douanières dues à la Palestine et de rétablir les correspondances bancaires entre institutions israéliennes et palestiniennes, afin d'éviter un risque d'insolvabilité de l'Autorité palestinienne.
Aide humanitaire et sécurité
La France a annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 100 millions d'euros destinée à la Bande de Gaza, ainsi que des livraisons d'urgence de médicaments et d'équipements médicaux pour 2025. Paris a indiqué qu'elle soutiendrait le redéploiement des forces de sécurité et de police de l'Autorité palestinienne dans la Bande de Gaza et qu'elle augmenterait sa participation aux missions européennes de sécurité, notamment par l'envoi d'environ cent gendarmes.
Engagements de l'Autorité palestinienne
Mahmoud Abbas a réaffirmé son engagement à mener des réformes de l'Autorité palestinienne, y compris la tenue d'élections nationales et des mesures internes annoncées, telles que le retrait de contenus considérés comme discours de haine envers Israël dans certains manuels scolaires et la cessation des paiements aux prisonniers condamnés pour violences en Israël.
Le président palestinien a indiqué que les procédures d'extradition d'un ressortissant palestinien, Hicham Harb, soupçonné d'implication dans l'attentat de la rue des Rosiers en 1982, étaient proches de leur terme et restaient soumises à des démarches techniques entre autorités compétentes.
Réactions et voix de la société civile
L'ambassade d'Israël en France a exprimé son désaccord avec l'accueil réservé au président palestinien. Par ailleurs, des voix de la société civile palestinienne présentes à Paris ont appelé à une refondation du système politique palestinien, en proposant la construction d'un cadre politique élargi incluant diverses personnalités et représentants communautaires.








