Résumé de l'opération
La France a restitué à la Mongolie un squelette quasi complet de Tarbosaurus bataar et une trentaine d'autres fossiles lors d'une remise officielle le 8 décembre 2025. La remise a été effectuée par la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.
Description des pièces restituées
Le lot comprenait un squelette de Tarbosaurus bataar, daté d'environ 70 millions d'années selon les autorités, ainsi qu'une trentaine d'éléments paléontologiques supplémentaires : œufs d'oviraptor, vertèbres, fémurs, phalanges et dents. Les fossiles avaient été conditionnés et transportés au ministère dans neuf caisses.
Circonstances de la saisie et enquête
Selon les éléments communiqués par les autorités, les fossiles avaient été extraits du désert de Gobi puis transités par la Corée du Sud avant d'arriver en France. Une partie des pièces a été saisie lors d'un contrôle douanier préalable au départ au port du Havre, et d'autres éléments ont été saisis le 16 février 2015 à Gannat (Allier).
L'enquête a été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lyon. Trois personnes ont été mises en examen. Des perquisitions réalisées dans les locaux d'une société commerciale ont permis de découvrir des objets paléontologiques provenant de plusieurs pays. Les autorités ont par ailleurs identifié des commanditaires de nationalités française, belge et allemande impliqués dans le réseau.
Mesures administratives et conservation
Après la saisie, les fossiles ont été entreposés sous scellés et conservés en France, notamment au musée des Confluences à Lyon. Le renseignement douanier (DNRED) et l'Office national anti-fraude (ONAF) ont participé aux investigations. Les autorités ont organisé la chaîne de conservation et d'expertise avant la restitution.
Valeur estimée et marché
Au moment de la saisie, le squelette avait été estimé à environ 700 000 euros. Les autorités douanières ont précisé que, compte tenu de l'évolution du marché des fossiles, une valeur sensiblement supérieure pourrait être envisagée. Des ventes publiques internationales de grands fossiles ont affiché des montants importants ces dernières années.
Contexte international et enjeux patrimoniaux
La Mongolie est depuis plusieurs décennies confrontée à des prélèvements illégaux sur ses sites paléontologiques et à des trafics internationaux d'objets fossiles. Les saisies de biens culturels constituent une part importante des actions menées par les services douaniers et judiciaires. Les autorités mongoles ont indiqué que les pièces restituées rejoindraient des collections nationales et seraient présentées au public dans des institutions muséales.
Suivi et perspectives
Les procédures judiciaires et administratives se poursuivent afin de poursuivre les investigations, d'identifier d'éventuels autres acteurs du réseau et d'organiser la conservation et la valorisation des pièces restituées. Les autorités françaises ont rappelé l'importance de la coopération internationale pour lutter contre le commerce illicite de biens culturels.








