Contexte
Une étude publiée en 2000 dans la revue Regulatory Toxicology and Pharmacology affirmait que le glyphosate ne présentait pas de risques graves pour la santé. Ce composé est l'ingrédient actif de plusieurs herbicides commerciaux, dont le Roundup, et a été au centre d'un débat scientifique et réglementaire prolongé.
Publication et rétractation
En décembre 2025, la revue a publié une note de rétractation concernant cet article. La décision indique plusieurs lacunes jugées critiques : l'omission d'études pertinentes sur le potentiel cancérogène, la non-divulgation de la participation d'employés d'une entreprise agrochimique à la rédaction du texte et la non-divulgation d'avantages financiers perçus par certains auteurs.
La maison d'édition de la revue a précisé avoir engagé une procédure de réexamen après avoir été saisie de ces préoccupations quelques mois plus tôt.
Alertes et publications antérieures
Dès 2002, une lettre collective signée par une vingtaine de chercheurs avait déjà signalé des conflits d'intérêts, un manque de transparence et une absence d'indépendance éditoriale en lien avec cet article. En 2017, des documents internes rendus publics ont montré la participation d'employés de l'entreprise concernée à la préparation de l'article.
Position de l'entreprise concernée
L'entreprise mise en cause a déclaré que sa contribution n'atteignait pas le seuil requis pour une paternité et qu'elle figurait dans les remerciements. Elle a par ailleurs indiqué avoir été rachetée depuis la publication originelle.
Réactions de la communauté scientifique
La rétractation a été saluée par plusieurs chercheurs, qui ont appelé à l'instauration de mécanismes formels permettant d'identifier et de retirer des articles affectés par des conflits d'intérêts ou un manque de transparence. D'autres observateurs ont rappelé que de tels cas restent difficiles à détecter sans accès à des documents internes.
Cadre réglementaire et sanitaire
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/OMS) a classé le glyphosate comme « cancérogène probable » en 2015. Plusieurs juridictions ont pris des mesures de restriction : par exemple, l'usage domestique du glyphosate a été interdit en France fin 2018. Les évaluations des agences de réglementation s'appuient sur des corpus scientifiques variés, incluant des études publiées dans des revues spécialisées.
Enjeux et implications
La rétractation porte sur un article largement cité et soulève des questions sur la transparence des liens entre auteurs, revues et acteurs industriels, ainsi que sur les procédures de contrôle et de correction dans la littérature scientifique. Des spécialistes estiment nécessaire d'améliorer les dispositifs de détection et de traitement des conflits d'intérêts et des contributions non déclarées afin de préserver la fiabilité des évaluations scientifiques utilisées pour les décisions publiques.








