Contexte et demande
Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies a été demandée par le gouvernement du Venezuela, justifiée par une montée des tensions avec les États-Unis et par le déploiement de forces navales dans la région des Caraïbes. La requête a été relayée auprès du Conseil par la Chine et la Russie, membres permanents.
Déploiement et opérations en mer
Début septembre, les États-Unis ont déployé huit navires de guerre et un sous-marin à propulsion nucléaire au large des côtes vénézuéliennes, opération officiellement présentée comme une action contre le narcotrafic. L'administration américaine a déclaré avoir frappé en mer au moins quatre embarcations considérées comme liées au narcotrafic, provoquant la mort d'au moins 21 personnes selon les bilans publiés.
Positions et accusations
Le président vénézuélien, Nicolás Maduro, a qualifié les frappes et le déploiement d’« agression armée », accusant les États-Unis d'utiliser la lutte contre le trafic de drogue comme prétexte pour provoquer un changement de régime et s'emparer des ressources pétrolières du pays. Dans la lettre adressée à l'ONU, l'ambassadeur vénézuélien à New York, Samuel Reinaldo Moncada Acosta, a estimé que ces développements « mettent clairement en danger la paix, la sécurité et la stabilité régionale et internationale ».
Objet de la réunion et objectifs
Selon le texte de la demande vénézuélienne, la réunion doit notamment "déterminer l'existence d'une menace pour la paix" et formuler des recommandations pour freiner les plans d'agression. La requête appelle le Conseil à examiner le déploiement militaire et les actions en mer afin d'évaluer leurs conséquences sur la sécurité régionale.
Incidents allégués et risques d'escalade
Le gouvernement vénézuélien a signalé des préparatifs d'un attentat à l'explosif visant l'ambassade des États-Unis à Caracas et a dénoncé la possibilité d'une "opération sous fausse bannière" destinée, selon ses autorités, à provoquer une escalade et à tenir le gouvernement vénézuélien responsable. Les autorités ont indiqué que de telles alertes de sécurité sont régulièrement émises par l'exécutif, d'après leurs communiqués.
Cadre juridique et position américaine
Pour justifier juridiquement ses opérations, l'administration américaine a indiqué, dans une notification du Pentagone adressée au Congrès, que les États-Unis se trouvent engagés dans un "conflit armé" contre les cartels du narcotrafic.
Contexte diplomatique
Les relations diplomatiques entre Caracas et Washington sont rompues depuis 2019. Les tensions se sont accrues après la réélection contestée de Nicolás Maduro, scrutin critiqué par les États-Unis et une partie de la communauté internationale, qui ont jugé le processus entaché d'irrégularités et n'ont pas reconnu les résultats.
Enjeux pour la région
La réunion demandée au Conseil de sécurité vise à obtenir une évaluation internationale des risques de déstabilisation liés aux opérations navales et aux frappes en mer, et à formuler, si nécessaire, des recommandations visant à réduire les tensions entre les parties impliquées.