Faits et chronologie
Le 28 octobre 2025, deux incendies distincts et un vol de câbles ont perturbé la circulation ferroviaire sur l’axe Sud-Est. Vers 03h30, un incendie s’est déclaré dans une carrière exploitée par l’entreprise Cheval (groupe de BTP) située à proximité de la ligne à grande vitesse (LGV). Dans ce sinistre, un bâtiment de transformation de matériaux et cinq engins de chantier ont été incendiés, selon l’entreprise, qui évalue le préjudice à plusieurs millions d’euros.
Peu après, vers 04h00, un ou plusieurs inconnus ont incendié des câbles de fibre optique connectés au réseau ferroviaire au sud de Valence (Drôme). Des sources font état de 16 câbles de fibre optique détruits. Ces dégradations ont entraîné l’annulation ou la perturbation d’environ une centaine de TGV, et des retards affectant des dizaines de milliers de voyageurs durant la période de vacances scolaires.
Dans la même nuit, un autre incident a été signalé sur la ligne classique : le vol de câbles caténaires vers 06h30 près de Bollène (Vaucluse), ce qui a limité la possibilité de reporter certains TGV sur cette voie.
Enquête et pistes privilégiées
L’enquête est dirigée par la Junalco (juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée) et mobilise des sections de recherches et des services spécialisés. Les investigations portent sur le lien entre l’incendie de la carrière et le sabotage des câbles ferroviaires.
Plusieurs sources proches du dossier et des responsables publics ont indiqué que les enquêteurs privilégient la piste d’une action attribuée à la mouvance d’ultragauche, en raison du mode opératoire et de précédents incidents comparables. Le ministre des Transports a déclaré que cette piste figurait parmi celles examinées par les autorités. À ce stade, les auteurs n’ont pas été formellement identifiés ni confondus.
Revendication et éléments en ligne
Un message anonyme publié sur la plateforme Indymedia Nantes a fait le lien entre l’incendie dans la carrière et le sabotage des câbles sur la LGV. Le texte, intitulé « poème d'une attaque contre Cheval TP et la SNCF », contient des passages faisant référence aux incendies et à l’objectif d’impact médiatique. Une ligne citée dans ce message dit en substance : « l’incendie nous a fait du bien ». Des interlocuteurs proches de l’enquête ont estimé que ce message pouvait s’apparenter à une revendication, tandis que les investigations poursuivent la vérification de son origine et de son lien éventuel avec les auteurs matériels.
Conséquences matérielles et trafic
L’entreprise Cheval a indiqué que son bâtiment de transformation et cinq engins de chantier ont été incendiés, et qu’elle estime les dommages à plusieurs millions d’euros. Les dégradations des câbles de fibre optique ont affecté les systèmes de signalisation et de communication de la LGV Sud-Est, provoquant l’annulation ou le retard d’environ une centaine de TGV et perturbant le trafic de voyageurs sur l’axe.
Antécédents et procédures
Des éléments de similitude ont été signalés avec une série d’incendies volontaires ayant visé des infrastructures ferroviaires quelques heures avant l’ouverture des Jeux olympiques de Paris en juillet 2024. Ces actes avaient alors été rapprochés, par les enquêteurs, d’actions attribuées à la mouvance d’ultragauche ; les investigations de l’époque n’avaient pas permis de confondre des auteurs.
La Junalco pilote l’enquête en cours et poursuit les diligences techniques et judiciaires nécessaires pour établir les responsabilités.
Déclarations et mesures évoquées
Le ministre des Transports a indiqué que la sécurisation complète du réseau ferroviaire restait un défi opérationnel en raison de l’étendue des infrastructures, et a rappelé les investissements et dispositifs de surveillance déployés par SNCF Réseau (moyens techniques, drones, alarmes, etc.). Les autorités continuent de coordonner les mesures de protection et les investigations sur les lieux touchés.








