Contexte de l'entretien
Le 3 décembre, lors d'une émission diffusée sur Franceinfo, l'éditorialiste Nathalie Saint‑Cricq a interrogé Alexis Corbière au sujet des accusations d'antisémitisme visant La France insoumise (LFI). Au cours de l'échange, après qu'Alexis Corbière eut déclaré que « l'antisémitisme est chose sérieuse », Nathalie Saint‑Cricq a affirmé : « la quête du vote musulman aussi ». Interrogée sur l'idée que certains élus pourraient tenir des propos antisémites pour séduire l'électorat musulman, la journaliste a répondu « Ah oui » puis a précisé qu'elle visait « ceux qui croient (...) qu'en leur disant des propos antisémites on va pouvoir les rallier ».
Réactions et décisions de saisine
Dans les jours qui ont suivi la diffusion, plusieurs acteurs politiques et religieux ont critiqué les déclarations. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems‑eddine Hafiz, a annoncé qu'il saisirait l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), estimant que les propos étaient « extrêmement graves ». Le parti La France insoumise a également annoncé sa saisine de l'Arcom.
LFI a adressé un courrier de saisine à l'autorité de régulation. Dans ce courrier, le parti a estimé que les propos constituaient une essentialisation, assimilant des millions de citoyens à un groupe dont les choix électoraux seraient déterminés par une complaisance supposée envers l'antisémitisme, et a qualifié cet amalgame d'infondé et incompatible avec les obligations du service public audiovisuel.
Plusieurs responsables politiques ont exprimé leur désaccord ou leur condamnation des déclarations sur les réseaux sociaux et dans la sphère politique, parmi lesquels des élus de la gauche et de La France insoumise.
Réponse de Nathalie Saint‑Cricq
Contactée après la polémique, Nathalie Saint‑Cricq a déclaré contester l'interprétation faite de ses propos. Elle a indiqué que, selon elle, l'extrait diffusé était coupé et qu'une écoute de l'intégralité de la séquence montrera que son raisonnement visait la stratégie politique attribuée à LFI. Elle a également annoncé son intention de rencontrer le recteur de la Grande Mosquée de Paris pour lui montrer la vidéo complète.
Ce que signalent les saisines
Les saisines adressées à l'Arcom demandent à l'autorité de prendre position sur la conformité des propos tenus sur un service public audiovisuel avec les obligations en matière de pluralisme, de neutralité et de non‑discrimination. L'Arcom est compétente pour analyser les contenus diffusés et, le cas échéant, engager des suites en fonction de son cadre réglementaire.
Éléments précis rapportés
- Date de l'entretien mentionné : 3 décembre.
- Acteurs ayant saisi l'Arcom : le recteur de la Grande Mosquée de Paris (Chems‑eddine Hafiz) et le parti La France insoumise.
- Objet des saisines : propos de Nathalie Saint‑Cricq établissant un lien entre « quête du vote musulman » et antisémitisme et les suites demandées à l'autorité de régulation.
Situation en cours
La saisine à l'Arcom a été annoncée par les parties concernées. Toute décision ou suite donnée par l'autorité de régulation dépendra de l'examen de la plainte et du cadre légal applicable.








