Faits et localisation
Plusieurs survols non autorisés de drones ont été signalés au-dessus d'infrastructures sensibles en France. Les incidents concernent notamment un site de production de poudres à Bergerac (Dordogne) et des emprises à Mulhouse (Haut-Rhin) où se trouvait un convoi de chars Leclerc.
Chronologie des faits
10 novembre : Le site de production de la société Eurenco à Bergerac a fait l'objet d'au moins deux survols illégaux signalés dans la soirée. Des recherches menées par les forces de l'ordre n'ont pas permis d'identifier le télépilote. Une enquête a été ouverte au chef de "survol volontaire par le pilote d'un aéronef d'une zone interdite".
Nuit du 11 au 12 novembre : Dans la nuit, un drone a été détecté au-dessus de la cour du commissariat de Mulhouse puis de la zone de triage ferroviaire de Mulhouse Nord, où stationnait un convoi militaire composé de chars Leclerc revenant d'un exercice. Un agent de sécurité a observé un appareil dépourvu d'éclairage ayant survolé la zone de stockage du convoi avant de disparaître. Le parquet de Mulhouse a ouvert une enquête de flagrance et confié les investigations au commissariat local.
12 novembre : De nouveaux faits de survol illicite ont été signalés au site d'Eurenco à Bergerac. La société a déposé une plainte initiale pour les faits du 10 novembre et prépare un complément de plainte pour les éléments survenus ultérieurement.
Enquêtes et qualifications juridiques
Les enquêtes ouvertes sont principalement des enquêtes de flagrance confiées aux commissariats compétents. Les qualifications poursuivies comprennent le "survol volontaire par le pilote d'un aéronef d'une zone interdite", le "maintien par le pilote d'un aéronef au-dessus d'une zone interdite" et le "télépilotage d'un aéronef de nuit". Dans le cas de Bergerac, la procureure de la République de Bergerac a indiqué l'ouverture d'une enquête de flagrance, et Eurenco a déposé une plainte contre X.
Les recherches policières menées sur place n'ont, dans les cas rapportés, pas permis d'identifier ni interpeller le ou les télépilotes.
Caractéristiques des sites impliqués
Le site d'Eurenco à Bergerac est une unité de production de poudre à propulsion d'obus dont la capacité peut atteindre 1 200 tonnes par an pour les forces armées françaises. Eurenco, créée en 2004, exploite plusieurs sites en France (Bergerac et Sorgues), en Suède et en Belgique. L'entreprise emploie environ 1 700 personnes et a réalisé près de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2024. Ses produits propulsifs et explosifs sont destinés à différentes munitions et dispositifs militaires.
La gare de triage de Mulhouse Nord a accueilli temporairement un convoi militaire composé de chars Leclerc au moment du survol signalé.
Dispositifs de sécurité et éléments opérationnels
Les autorités ont renforcé les mesures de surveillance et de protection autour des sites concernés lors de la détection des survols. Les enquêtes mobilisent les services de police locaux. Des représentants des forces chargées de la protection de l'espace aérien ont précisé que certains incidents impliquant des drones étaient imputables à des appareils de type commercial.
Contexte plus large
Les signalements de survols de drones au-dessus d'infrastructures sensibles en France s'inscrivent dans une série d'incidents recensés ces dernières semaines en France et en Europe, incluant des survols antérieurs de bases militaires. Des hypothèses d'implication étrangère ont été évoquées dans certains cas; ces allégations ont fait l'objet de démentis par les parties concernées.
Situation actuelle
Les enquêtes sont en cours. Les autorités poursuivent les investigations visant à identifier et à situer les responsabilités du ou des télépilotes, et les plaintes déposées constituent le cadre judiciaire des investigations.








