Une tentative de coup d'État a été déjouée au Bénin dimanche. Des affrontements ont opposé des soldats mutins et les forces de la garde républicaine, plusieurs personnes ont été tuées et certains des auteurs de la mutinerie sont toujours en fuite au moment du compte rendu gouvernemental. Des autorités nationales et des partenaires régionaux ont pris des mesures pour reprendre le contrôle des positions occupées par les mutins.
Déroulement des événements
Tôt dimanche matin, des militaires mutins ont mené des actions contre des sites gouvernementaux, dont la résidence du président Patrice Talon, et ont brièvement pris le contrôle de la télévision nationale. Des « violents affrontements » ont opposé les mutins et la garde républicaine à la résidence présidentielle, provoquant des victimes des deux côtés selon le gouvernement, sans bilan chiffré publicisé.
Après ces actions initiales, un groupe de mutins s’est retranché dans une base militaire à Togbin, située dans un quartier résidentiel. Les autorités ont décidé d’effectuer des frappes ciblées pour éviter des affrontements à l’arme lourde et des victimes collatérales. Le Nigeria a fourni un appui aérien et un déploiement de troupes au sol pour reprendre la base. Des soldats ivoiriens ont également été signalés à Cotonou.
Dans la nuit de dimanche à lundi, le déploiement régional et les opérations au sol ont permis de reprendre la base où s’étaient retranchés les mutins. Plusieurs arrestations ont été signalées, et le ratissage des zones concernées s’est poursuivi, tandis que certains putschistes ont pris la fuite.
Bilan humain et otages
Le gouvernement a annoncé des victimes parmi les forces en présence. L’épouse du directeur du cabinet militaire du président, le général Bertin Bada, a été mortellement blessée lors d’un assaut et est décédée.
Plusieurs officiers supérieurs avaient été pris en otage par les mutins. Le chef d’état-major de l’armée de terre, Abou Issa, et le chef d’état-major de la garde nationale, Faïzou Gomina, ont été libérés dans la nuit de dimanche à lundi. Les autorités ont indiqué qu’aucun officier n’était plus retenu en otage au moment du point de situation.
Arrestations et recherche des auteurs
Des sources militaires ont fait état d’environ une douzaine de mutins arrêtés. Le nombre total des auteurs impliqués et le nombre encore en fuite n’étaient pas établis de manière publique. Le lieutenant‑colonel Pascal Tigri a été cité comme l’un des leaders en fuite selon des informations disponibles au moment du point de situation.
Réponse nationale
Le gouvernement a tenu un conseil des ministres extraordinaire et a communiqué un compte rendu des opérations. Le président Patrice Talon a déclaré que la situation était « totalement sous contrôle » après les opérations de reprise des positions tenues par les mutins. Des mesures de sécurité ont été maintenues à Cotonou, notamment des restrictions d’accès à certaines voies menant à la résidence présidentielle et la présence de blindés le long de voies d’accès au palais et aux sites ministériels.
Le principal parti d’opposition, Les Démocrates, a condamné une prise du pouvoir par la force et appelé au dialogue entre acteurs politiques.
Mobilisation régionale et réactions internationales
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé le déploiement de renforts militaires en appui au gouvernement béninois, mobilisant des troupes de plusieurs pays de la région. Le Nigeria a fourni un appui opérationnel avec frappes ciblées et forces au sol. D’autres forces régionales ont été mentionnées comme arrivées en renfort.
Plusieurs organisations et États ont condamné la tentative de coup d’État et réaffirmé leur position en faveur du maintien de l’ordre constitutionnel.
Situation actuelle et suites
Au moment du dernier point de situation rendu public, tous les officiers pris en otage avaient été libérés, des arrestations avaient eu lieu et des auteurs étaient encore recherchés. Les opérations de ratissage et d’enquête se poursuivent. Le gouvernement a indiqué sa volonté de tirer les enseignements de ces événements et d’éviter leur reproduction à l’avenir.
Le contexte politique inclut l’annonce selon laquelle le président Patrice Talon achèvera son second mandat à l’échéance constitutionnelle prévue en 2026.








