Début de la tournée
Le président de la République a entamé une tournée de cinq jours en Afrique, débutant par une visite d'État à l'île Maurice le 20 novembre 2025. Il a été reçu à Port‑Louis et a tenu des rencontres bilatérales ainsi que des visites opérationnelles au cours de son séjour.
Île Maurice : objectifs et actions prévues
Lors de l'étape mauricienne, les thèmes annoncés incluent le renforcement des relations politiques et économiques entre la France et l'île Maurice, la coopération en matière de sécurité maritime et des accords de coopération technique.
Le chef de l'État a rencontré le Premier ministre mauricien Navin Ramgoolam. Une visite du bâtiment de la Marine française Champlain a été effectuée pour observer des opérations menées conjointement avec les garde‑côtes mauriciens visant à lutter contre le trafic de drogue, la pêche illicite et les migrations irrégulières.
L'Agence française de développement (AFD) a signé des accords visant à sécuriser le réseau électrique face aux aléas climatiques et à moderniser le secteur de l'eau. La presse a rappelé qu'un prêt de 200 millions d'euros avait été accordé par l'AFD à Maurice en 2023.
L'île Maurice compte un peu plus d'un million d'habitants et s'est engagée dans une diversification économique axée sur le tourisme et les services financiers. Selon des données citées par la Banque mondiale, le PIB par habitant y dépasse 10 000 dollars.
Afrique du Sud : G20 et coopération économique
La seconde étape de la tournée s'est déroulée en Afrique du Sud, où se tient le sommet du G20 à Johannesburg. Le président français a participé au sommet et rencontré des responsables sud‑africains, dont le président Cyril Ramaphosa.
Un lancement d'un conseil d'affaires franco‑sud‑africain était prévu, sur le modèle d'initiatives similaires, pour faciliter des partenariats d'investissement entre entreprises des deux pays.
Gabon : transition politique et enjeux économiques
La visite au Gabon a inclus une entrevue avec Brice Clotaire Oligui Nguema, présenté comme la nouvelle autorité après une période de transition. La France a indiqué vouloir saluer la fin de la transition et soutenir les autorités en place.
Le Gabon demeure fortement dépendant des revenus pétroliers mais fait face à des défis économiques. Des entreprises françaises sont pressenties pour participer à des projets de diversification, notamment dans l'exploitation de minerais. Des programmes de réhabilitation d'infrastructures ferroviaires ont été évoqués.
Angola : sommet Union africaine–Union européenne et Global Gateway
La tournée s'est achevée en Angola, où a eu lieu un sommet Union africaine–Union européenne. Ce sommet a permis d'évaluer la mise en œuvre de la stratégie européenne « Global Gateway », destinée à financer des infrastructures et à soutenir les transitions numérique, énergétique et écologique.
Contexte diplomatique et enjeux géopolitiques
Ces déplacements s'inscrivent dans un contexte de recomposition des relations entre la France et plusieurs États africains. Les autorités françaises ont présenté l'objectif comme la promotion de partenariats économiques, un renforcement de la coopération sécuritaire dans certaines zones et une diversification des partenariats sur le continent.
La montée en influence d'autres puissances (Chine, Russie, Inde), des coups d'État et des transitions politiques dans plusieurs pays africains, ainsi que le retrait des forces françaises du Sahel, figurent parmi les éléments qui influencent ces relations. Des événements récents, notamment un coup d'État à Madagascar et des polémiques liées à des opérations d'exfiltration de responsables, ont également pesé sur les relations bilatérales.
Aspects économiques et sectoriels
À chaque étape, la dimension économique est récurrente : appui d'institutions financières françaises, participation d'entreprises françaises à des chantiers d'infrastructures, et lancement ou renforcement de conseils d'affaires bilatéraux. Les sujets abordés comprennent la sécurité des réseaux électriques, la gestion de l'eau, la diversification des économies dépendantes des hydrocarbures et le développement des chaînes logistiques et ferroviaires régionales.
Perception et défis
Les autorités françaises défendent une approche fondée sur des partenariats « gagnant‑gagnant » et cherchent à adresser des publics variés, dont les acteurs économiques et la société civile. Des voix africaines ont toutefois exprimé des critiques sur certaines postures diplomatiques antérieures et sur la conduite d'opérations françaises en Afrique, paramètre pris en compte dans la préparation des visites.
Chronologie synthétique des étapes
- Île Maurice : visite d'État à Port‑Louis, rencontres bilatérales, visite du bâtiment Champlain, accords AFD pour électricité et eau.
- Afrique du Sud : participation au sommet du G20 à Johannesburg, lancement d'un conseil d'affaires franco‑sud‑africain.
- Gabon : entretien avec Brice Clotaire Oligui Nguema, discussions sur la transition et la diversification économique.
- Angola : participation au sommet Union africaine–Union européenne et bilan des initiatives européennes d'investissement.
Observations finales
La tournée combine volets diplomatique, sécuritaire et économique. Les autorités françaises présentent ces déplacements comme une volonté de renouveler les relations bilatérales et de promouvoir des projets de coopération, tandis que le contexte régional et les évolutions politiques récentes demeurent des facteurs déterminants pour ces interactions.








