Présentation de l’initiative
Cem Yoldas, tête de liste du collectif « Strasbourg c’est nous », a diffusé des tracts de campagne rédigés en français, en alsacien, en turc et en arabe. Les publications contenant ces documents ont été mises en ligne les 17 et 18 novembre 2025.
Contenu du tract
Les documents présentent des éléments du programme porté par la liste : gratuité des transports publics, gratuité des cantines scolaires, plafonnement des loyers, réduction de l’usage d’Airbnb, développement d’épiceries solidaires, soutien aux associations féministes, désarmement de la police municipale et proposition d’étendre le droit de vote aux étrangers pour les élections locales. Un QR code présent sur les tracts renvoie vers des informations pour l’inscription sur les listes électorales.
Objectif déclaré
Le candidat a justifié la traduction des documents par la volonté de « parler à chaque Strasbourgeois·e avec la langue qu’il ou elle maîtrise le mieux » et a présenté Strasbourg comme une ville multiculturelle. Il a précisé que le message politique était identique quelle que soit la langue utilisée.
Réactions et controverses
La diffusion des tracts a suscité des réactions contrastées sur les réseaux sociaux et dans l’espace public. Des critiques ont invoqué le principe selon lequel la langue de la République est le français. D’autres commentaires ont remis en cause le choix des langues et posé des questions sur l’intégration linguistique des électeurs. Des personnalités politiques ont également commenté l’initiative, certains dénonçant une remise en cause des principes républicains tandis que d’autres ont défendu l’accessibilité de l’information électorale.
Cadre juridique et précédents
Une décision de 2007 a établi qu’aucune disposition n’interdit la diffusion de documents de propagande électorale traduits dans une langue étrangère. Des instructions ministérielles ultérieures ont précisé que la présence de mentions traduites n’est pas proscrite pour des supports de campagne. Toutefois, la loi impose l’équivalence stricte entre la version française et sa traduction afin de préserver la sincérité du scrutin. Depuis décembre 2021, les candidats (hors communes de moins de 2 500 habitants) doivent également publier une version numérique de leur profession de foi en langage « facile à lire et à comprendre » (FALC).
Antécédents et positionnement du candidat
Cem Yoldas, âgé de 29 ans, est présenté comme une figure de l’extrême gauche locale. Il a été porte-parole d’un collectif dissous en juin 2025. Sa liste est soutenue par des organisations situées à la gauche du spectre politique. Avant et depuis l’annonce de sa candidature, son entourage rapporte des insultes et des attaques à caractère raciste visant le candidat. Des accusations d’implication dans des faits de violences ont également été évoquées.
Effets sur la campagne
La publication des tracts multilingues a relancé le débat public sur la place des langues dans la communication politique et sur les modalités d’accès à l’information électorale. Elle a aussi suscité des échanges sur le contenu du programme et sur la légitimité, pour certains acteurs, d’une communication politique en langues autres que le français.
Situation procédurale
Au moment de la rédaction de cet article, la diffusion des tracts n’a pas donné lieu à une suspension administrative généralisée. Les questions soulevées relèvent surtout du débat public et du cadre juridique applicable à la communication électorale.








