Rencontre au Vatican
Le 14 novembre 2025, quinze survivants belges d'abus sexuels commis par des prêtres ou des religieux ont été reçus en audience par le pape au Vatican. À l'issue de cette audience, Francis D. a remis au pape une lettre demandant la destitution de l'archevêque Luc Terlinden de sa mission pastorale.
Contenu de la lettre
La lettre, signée par une dizaine de survivants, reproche à la gouvernance de l'archevêque des «préjudices continus» aux survivants, aux croyants et à l'Église. Elle indique que la gestion de la crise des abus se caractérise, selon ses auteurs, par un manque d'empathie, une absence de prise de décision et une priorité donnée à la protection de l'institution plutôt qu'à la réparation des préjudices. Le texte mentionne des articles du droit canon qui, d'après ses signataires, permettent de destituer un archevêque même sans faute personnelle.
Réactions rapportées et démarches envisagées
Selon Francis D., le pape a été surpris par la remise de la lettre et a expliqué que la destitution d'un archevêque est difficile à mettre en œuvre. Francis D. a indiqué qu'en l'absence de résultat, la lettre serait renvoyée au nonce apostolique pour demander une insistance auprès du pape. Il a également demandé, à défaut d'une destitution, que le pape retire à l'archevêque la responsabilité des affaires de crimes sexuels commis par des membres du clergé.
Des signataires cités comprennent Gabriel Frippiat. Plusieurs survivants ont exprimé des positions divergentes sur l'initiative : certains s'y opposent, d'autres la soutiennent mais souhaitent rester anonymes.
Questions d'indemnisation
La lettre et les interventions des survivants abordent la question des réparations financières. La Fondation Dignity, créée par l'Église belge en 2022, accorde une aide forfaitaire de 3 000 euros pour des soins psychothérapeutiques et des règlements individuels qui, selon les éléments cités par les signataires, ont varié depuis 2012 entre 2 500 et 25 000 euros. Certains survivants demandent que l'Église reconnaisse un coût à vie du traumatisme, chiffré par eux à environ un million d'euros par personne. Gabriel Frippiat a déclaré : «Ces abus sexuels ont détruit nos vies. Ce ne sont pas seulement les frais des psychothérapies.»
La lettre évoque également la proposition de nommer un expert externe ou un curateur pour prendre des décisions sur les questions financières et de réparation, une mesure que ses auteurs estiment nécessaire en raison, selon eux, de l'absence de pouvoir décisionnel chez certains responsables.
Réponses institutionnelles et suites prévues
Tommy Scholtes, porte-parole de la conférence des évêques, a confirmé qu'une rencontre entre l'archevêque Luc Terlinden et les victimes était prévue le lundi suivant la publication de la lettre. Il a également indiqué que plusieurs célébrations en mémoire des victimes d'abus sexuels seraient organisées à Liège, Anvers et Bruxelles les dimanches 16 et 23 novembre.
Les auteurs de la lettre demandent que les autorités ecclésiastiques prennent des mesures pour clarifier les responsabilités et engager un dialogue sur les mesures de réparation et de prise en charge des survivants.








