Contexte de la visite
Emmanuel Macron, président de la République française, s'est rendu à Roquefort-sur-Soulzon, dans l'Aveyron, le 3 juillet 2025. Ce déplacement commémore le centenaire de l'appellation d'origine protégée (AOP) du roquefort, célèbre fromage de brebis. Ce village, situé à 30 kilomètres de Millau, est bien connu pour sa production de ce fromage emblématique de la gastronomie française.
Défis économiques et politiques
La visite de M. Macron intervient dans un contexte de tensions commerciales avec les États-Unis, initiées par l'ancien président Donald Trump. Depuis son inauguration en 1925, l'AOP Roquefort a stimulé une industrie florissante qui atteint aujourd'hui près de 14 000 tonnes en commercialisation pour 2024, impliquant plus de 2 600 éleveurs et 1 330 exploitations. Le roquefort est en outre un important produit d'exportation, réalisant environ un quart de ses ventes à l'international, notamment aux États-Unis.
Les producteurs de roquefort sont préoccupés par la menace de nouvelles surtaxes douanières américaines. Historiquement, le roquefort et d'autres produits de l'UE ont déjà été affectés par des tarifs élevés en réponse à des interdictions européennes - tels que durant la période 1999-2009 lorsque les droits de douane américains étaient à 100% sur le roquefort en réponse à l'interdiction d'importer du bœuf aux hormones.
Imprévus dans les relations commerciales
En parallèle des festivités, la visite de M. Macron doit également aborder un enjeu plus large concernant les relations commerciales entre l'Union européenne et les États-Unis. Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, se trouve à Washington pour tenter de conclure un accord commercial avant la date butoir du 9 juillet, imposée par l'administration Trump, qui menace d'augmenter à 20% voire 50% les droits de douane sur les importations en provenance de l'UE.
Enjeux et répercussions
Les exportateurs, en particulier dans le secteur des vins, des spiritueux et des produits laitiers, sont inquiets des potentielles hausses tarifaires. La Fédération nationale de l'industrie laitière, par exemple, souligne que le marché américain accueille environ 25 000 tonnes de fromages européens, dont une part significative des produits AOP tels que le roquefort.
Tel que mentionné par François-Xavier Huard de la FNIL, et Gabriel Picard de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), cette situation teste les relations UE-USA et requiert un front uni européen pour naviguer les défis posés par cet environnement commercial changeant. L'approche du président Macron reste de trouver une résolution rapide mais justifiée aux différends en cours, sans céder aux exigences excessives américaines.
Symbolisme de la visite
La venue du président français à Roquefort est aussi vue comme un geste de soutien envers les producteurs et l'économie locale. Cet événement intervient alors que la filière recherche de nouveaux débouchés pour pallier une baisse des ventes domestiques, notamment mise en exergue depuis la pandémie de Covid-19. Le Roquefort demeure un pilier de la production fromagère nationale, avec une tradition qui s'étend au-delà des huit siècles.