Introduction
Le président français Emmanuel Macron a effectué une visite d'État à Madagascar les 23 et 24 avril 2025. Cette visite visait principalement à aborder les questions mémorielles liées à la période coloniale, notamment en créant les "conditions" pour un potentiel "pardon" par le biais de la restitution de restes humains, et à discuter de questions géopolitiques régionales, notamment l'intégration de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI).
Travaux de mémoire et restitution
Durant son séjour, Emmanuel Macron a annoncé l'installation d'une "commission mixte franco-malgache d'historiens". Cet organisme se concentrera sur les événements de 1947, lorsque l'insurrection malgache fut réprimée dans le sang par l'armée française. Cette démarche s'inscrit dans une volonté de reconnaissance historique des "pages sanglantes et tragiques" de la colonisation de Madagascar, qui s'étend de 1897 à l'indépendance en 1960.
Un geste symbolique accompagne ce processus : la restitution de crânes sakalava conservés au Musée de l'Homme à Paris, incluant celui d'un roi malgache tué lors du massacre d'Ambiky en 1897. La restitution, retardée par des objections de la famille royale en raison de croyances traditionnelles sur le malheur lié à une restitution en avril, est reprogrammée pour août 2025, après restauration du tombeau profané.
Intégration de Mayotte à la COI
L'autre aspect majeur de la visite était la défense de l'intégration de Mayotte à la COI, une démarche bloquée par les Comores, qui contestent la souveraineté française sur l'archipel depuis son indépendance en 1975. Mayotte étant restée française, la France souhaite inclure ce territoire insulaire dans les initiatives régionales de la COI, qui rassemble Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion.
Emmanuel Macron a plaidé pour une approche "pragmatique" afin de faire avancer cet objectif, soulignant le rôle de la France comme premier bailleur de l'organisation. Toutefois, la COI reste divisée sur cette question en raison des revendications historiques des Comores.
Hommage et engagements locaux
La visite présidentielle a également permis à Emmanuel Macron de rendre hommage à des figures locales, telles que le père Pedro, reconnu pour sa lutte contre la pauvreté à Madagascar. Cette interaction souligne l'engagement humain et social de la France dans la région.
Conclusion
La visite d'Emmanuel Macron à Madagascar reflète un effort renouvelé de la France pour aborder les complexités historiques et les enjeux de souveraineté régionaux. En mettant l'accent sur la réconciliation par le biais de la mémoire et en discutant des questions géopolitiques, le président Macron a souligné le besoin de vérité historique et de coopération régionale pour une stabilité future dans l'océan Indien.