Contexte de la visite
Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national (RN), s'est rendue ce dimanche à Mayotte pour une visite de deux jours. Cette visite intervient dans le sillage du cyclone Chido qui a récemment ravagé l'île, occasionnant des dégâts significatifs et exacerbant les conditions déjà précaires des habitants.
Objectifs de la visite
Mme Le Pen a indiqué que son principal objectif était d’« écouter » les Mahorais et de prendre la mesure de leur « souffrance », afin de s'en faire la « porte-parole ». Elle a critiqué le plan de reconstruction du gouvernement, baptisé "Mayotte debout", pour son manque de portée, notamment l'absence de mesures diplomatiques nécessaires, selon elle, pour une efficacité réelle.
Problématique de l'immigration
La question de l'immigration clandestine est centrale pour Mme Le Pen et son parti. Elle affirme qu’aucune mesure de reconstruction ne sera pleinement efficace sans un traitement sérieux des flux migratoires illégaux entre Mayotte et les Comores voisines. Elle a ainsi proposé d’amender le projet de loi d’urgence à venir pour renforcer ces aspects.
Réactions locales et nationales
Sur place, l’accueil réservé à Marine Le Pen apparaît moins hostile que lors de la visite du président Emmanuel Macron, probablement en raison du soutien électoral fort dont jouit le RN à Mayotte. Cependant, les opinions des habitants divergent : certains, comme Mohamed Ali, estiment que Marine Le Pen est chez elle à Mayotte en raison de ses positions anti-immigration ; d'autres, à l’instar de la commerçante Chafika Madi, jugent cette visite politique insuffisante et plaident pour une aide matérielle immédiate.
Critiques politiques
Critiques à l'égard de sa démarche ont été exprimées, notamment par Sandrine Rousseau, députée écologiste, qui a qualifié la visite de récupération politique. Elle a rappelé que les besoins urgents de l'île concernent d’abord les conditions de vie quotidienne des habitants.
Simultanément, des membres du gouvernement, incluant Manuel Valls et Bruno Retailleau, ont souligné la nécessité de mesures de fermeté contre l'immigration irrégulière dans l’un des projets de loi de reconstruction, estimant qu’il n’y a pas d’avenir pour Mayotte sans répondre à cette problématique.
Situation actuelle et perspectives
Mayotte, en tant que département français le plus pauvre, subit une forte pression migratoire qui pose des défis complexes en matière de sécurité et de développement. Les propositions politiques divergent quant à la manière de concilier aide humanitaire, développement économique et contrôle des flux migratoires pour assurer un avenir stable à l'île.