Faits rapportés
Le procureur de Toulouse, David Charmatz, a annoncé le 10 octobre 2025 qu'un gérant d'entreprise, anciennement chargé de la sécurité du chantier de l'autoroute Toulouse-Castres (A69), est soupçonné d'avoir commandité, en 2024, des actes de violence à l'encontre d'opposants au projet.
Selon l'accusation, l'homme, âgé de 51 ans, a reconnu sa responsabilité et son implication dans l'organisation de ce qui a été qualifié de "commandos" par le parquet. Il doit être présenté à un juge en vue d'une éventuelle mise en examen ; le procureur a requis un mandat de dépôt.
Incidents allégués
Le dossier porte sur plusieurs tentatives d'incendie et un incendie avéré intervenus en août et en septembre 2024. Le 1er septembre 2024, des hommes cagoulés ont incendié une voiture devant une maison occupée par des opposants à l'A69 à Verfeil (Haute-Garonne). Cette habitation a ensuite été rasée pour laisser place au chantier.
Deux militants présents sur place et intervenus pour empêcher l'action ont, selon le procureur, été aspergés d'essence et exposés à du gaz lacrymogène, ce qui a entraîné des blessures et permis aux auteurs présumés de prendre la fuite. Par ailleurs, deux autres tentatives d'incendie ont été signalées en août 2024 : l'une sur la même propriété et l'autre sur une zone à défendre (ZAD) à Saïx (Tarn).
Enquête et interpellations
Les forces de l'ordre ont mené des opérations d'interpellation dans plusieurs agglomérations, notamment Marseille, Lyon et Albi. Neuf personnes ont été placées en garde à vue ; trois d'entre elles ont ensuite été mises hors de cause.
Le procureur a précisé que cinq individus, âgés de 22 à 33 ans, avaient admis leur participation moyennant rémunération et se présentaient comme des exécutants. Ils ont déclaré que les incendies avaient été organisés et planifiés à la demande du gérant d'une société à laquelle l'entreprise NGE confiait la sécurité du chantier.
Qualifications et suite judiciaire
Le procureur a indiqué que les faits poursuivis comprennent des dégradations par incendie en bande organisée, des violences volontaires avec armes et en réunion, ainsi qu'une association de malfaiteurs. Ces infractions exposent, selon le parquet, à des peines pouvant atteindre 20 ans d'emprisonnement.
La procédure est en cours ; des audiences et des décisions judiciaires ultérieures sont attendues dans le cadre de l'instruction et des suites pénales.