Contexte de l'affaire Bétharram
L'affaire Notre-Dame-de-Bétharram concerne des violences physiques et sexuelles présumées commises au collège-lycée catholique du même nom, situé près de Pau, dans les années 1990. Le Premier ministre actuel, François Bayrou, qui occupait alors le poste de ministre de l'Éducation nationale, est accusé d'avoir eu connaissance de ces faits sans agir.
Audition de François Bayrou
François Bayrou a été convoqué le 14 mai devant une commission d'enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur cette affaire. Cette audition, qui a duré plus de cinq heures, a révélé des tensions autour des déclarations faites par François Bayrou concernant sa connaissance des événements. Sous serment, il a affirmé n'avoir été informé des incidents que par des articles de presse, et a nié avoir eu d'autres sources d'information sur les violences lors de son mandat dans les années 1990.
Accusations de mensonge
Le député Paul Vannier, corapporteur de la commission d’enquête, a accusé François Bayrou d'avoir "menti" à l'Assemblée nationale. Selon Vannier, Bayrou aurait précédemment déclaré ne jamais avoir été informé des faits survenus à Bétharram, ce qui serait contraire à ses récentes affirmations sous serment. Vannier souligne que Bayrou a modifié substantiellement sa version des faits, portant ainsi atteinte à la crédibilité de ses déclarations.
Réactions et Controverses
Les témoignages recueillis par la commission incluent ceux d'anciens enseignants, parents d'élèves et victimes, certains allant à l'encontre des déclarations du Premier ministre. De son côté, François Bayrou a dénoncé une procédure biaisée, affirmant qu’il s’agissait d'un "procès politique" orchestré par ses opposants.
Parmi les rapporteurs, Violette Spillebout, une députée de la majorité, a soutenu que Bayrou avait répondu avec sincérité et ne s'était pas soustrait aux questions posées.
Implications Juridiques et Politique
Mentir sous serment devant une commission d’enquête est un délit lourdement sanctionné en France, pouvant mener à des peines d'emprisonnement allant jusqu'à sept ans et à des amendes lourdes. Si le mensonge est avéré, cela pourrait avoir des conséquences juridiques et politiques pour François Bayrou.
Perspectives
La commission doit rendre ses conclusions d’ici fin juin 2025. D'ici là, les investigations se poursuivent pour déterminer si François Bayrou s'est parjuré devant la commission. L'affaire continue de susciter des débats sur la véracité des témoignages sous serment et la transparence des actions des responsables politiques.