Contexte et déroulement du procès
L'affaire Christophe Ruggia est significative dans l'industrie cinématographique française en raison de son association avec le mouvement #Metoo. Christophe Ruggia, un réalisateur bien connu, a été accusé d'agressions sexuelles par l'actrice Adèle Haenel, qui était mineure à l'époque des faits. Selon Haenel, les incidents se seraient déroulés après le tournage du film "Les Diables" en 2001, où elle interprétait un rôle principal alors qu'elle avait 12 ans. Les scènes controversées comportant des éléments d'ordre sexuel, ainsi que des gros plans de son corps, ont suscité un profond malaise parmi les adultes présents sur place.
Cette affaire est devenue publique en 2019 lorsque Haenel a révélé ses accusations dans un entretien avec Mediapart, participant ainsi à une vague croissante du mouvement #Metoo en France. Haenel a affirmé que les agressions ont continué pendant environ deux ans, se produisant souvent lors de rencontres le samedi après-midi, pendant sa jeunesse.
Le procès
Le procès de Ruggia s'est déroulé en décembre de l'année dernière, et les conclusions seront publiquement annoncées au début de février 2025. Au cours des sessions de tribunal, Adèle Haenel a donné des détails sur les agressions, allant jusqu'à interrompre Ruggia lors de sa déclaration, en lui ordonnant de se taire, ce qui a illustré la tension présente dans la salle d'audience.
Ruggia, de son côté, a nié l'ensemble des accusations, les attribuant à une sorte de vengeance de la part de Haenel pour ne pas avoir été castée de nouveau par lui dans d'autres rôles. Il a également argué que cette situation procédait d'un calcul médiatique dans le cadre d'une plus large manœuvre visant à nourrir le mouvement #Metoo.
Les réquisitions et le verdict
L'accusation a requis une peine de cinq ans de prison pour Ruggia, dont une partie serait aménagée grâce à un bracelet électronique. La procureure a souligné que Ruggia aurait délibérément choisi d'exploiter sa position d'adulte en autorité pour agresser Haenel.
Avocats de Haenel demandent des dommages et intérêts pour le préjudice moral subi et le soutien financier lié à son suivi psychologique. De leur côté, les avocats de Ruggia ont plaidé en faveur de l'acquittement, évoquant une pesante présomption de culpabilité sur leur client.
Conclusion
Le verdict prochain est attendu avec attention par plusieurs observateurs, puisqu'il déterminera non seulement le sort de Ruggia mais portera aussi des impacts sur les interprétations futures des accusations d'agressions sexuelles en rapport avec le mouvement #Metoo. L'issue de ce procès devrait clore une affaire devenue emblématique du débat sur le harcèlement dans le cinéma et au-delà.