Contexte de l'agression
Le 6 août, le maire de Villeneuve-de-Marc, commune de l'Isère comptant moins de 1 200 habitants, Gilles Dussault, âgé de 63 ans, a été agressé devant son domicile. Le suspect, habitant de la commune depuis longtemps, l'a attaqué à l'arme blanche, provoquant trois plaies, dont deux au thorax et une plaie défensive.
Après cette agression, l'auteur présumé a quitté les lieux, puis est revenu avec son véhicule et a tenté de percuter le maire ainsi que son fils, âgé de 28 ans, venu porter assistance à son père. Le suspect a ensuite percuté un mur et pris la fuite à pied, frappant au passage le fils du maire, qui a été légèrement blessé et hospitalisé.
Enquête et poursuites judiciaires
Le parquet de Vienne a rapidement lancé un mandat de recherche pour "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique". L'enquête a mis en évidence un différend de plusieurs mois opposant le suspect à la municipalité, sur des questions liées à l'urbanisme et à des travaux réalisés sans autorisation. Ce litige serait à l'origine du passage à l'acte.
Le 8 août, soit deux jours après les faits, le suspect, un homme de 59 ans, a été interpellé sans résistance à Charantonnay, à environ 14 kilomètres du lieu de l'agression. Il n'était pas armé au moment de son arrestation et a été placé en garde à vue à la brigade de gendarmerie de Saint-Jean-de-Bournay. Le parquet de Vienne s'est dessaisi de l'affaire au profit du parquet de Grenoble pour la suite de la procédure. Le pôle criminel du tribunal judiciaire de Grenoble est désormais saisi.
Conséquences pour les victimes
Le maire a été hospitalisé en urgence absolue à Lyon. Son pronostic vital a été un temps engagé, avant d'être levé le lendemain. Il souffre d'une incapacité totale de travail de quinze jours. Son fils présente des blessures légères, ayant reçu des coups de poing durant l'incident. Une enquête pour "violences aggravées" a également été ouverte concernant les blessures infligées au fils du maire.
Réactions institutionnelles
L'annonce de l'agression a suscité de nombreuses réactions d'élus et de représentants de l'État. Le ministre de l'Intérieur a salué l'action des forces de l'ordre et rappelé que les violences à l'égard des élus font l'objet d'une attention particulière. Le président de la République a également réagi sur les réseaux sociaux, soulignant la gravité des attaques contre les représentants de la Nation.
Cadre statistique
Selon des données nationales, les actes de violence envers les élus ont augmenté de 13,5 % en 2023, avant de diminuer de 9,3 % en 2024, avec 2 501 faits recensés en 2023, soit en moyenne 48 par semaine. Les maires représentent 64 % des victimes de ces atteintes, devant les adjoints et les conseillers municipaux, et la grande majorité des actes visent des membres de l'exécutif local.
Suites judiciaires
Une information judiciaire a été ouverte concernant la tentative de meurtre et les violences aggravées. Le suspect encourt la réclusion à perpétuité pour les faits reprochés. L'enquête a été confiée à la section de recherche de Grenoble.