Faits
Le 13 novembre, un homme de 20 ans, identifié comme Mehdi Kessaci, a été abattu en pleine journée dans le 4e arrondissement de Marseille. L’attaque a eu lieu vers 14 h 30 alors que la victime était dans son véhicule. Selon le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, une moto s’est approchée du véhicule et le passager arrière a tiré à plusieurs reprises. Plusieurs étuis de calibre 9 mm ont été retrouvés sur place.
La victime était inconnue des services de police et de justice et préparait le concours de gardien de la paix. Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations sont en cours et le lien éventuel avec le trafic de stupéfiants n’est pas établi à ce stade.
Contexte familial
En 2020, le frère aîné d’Amine Kessaci, Brahim, a été tué dans un épisode lié à des tirs par arme à feu ; son corps avait ensuite été retrouvé carbonisé dans un véhicule. Après ce décès, Amine Kessaci a créé l’association Conscience, destinée aux jeunes des quartiers sensibles et aux proches de victimes. L’association, active dans plusieurs villes, propose des actions d’accompagnement à l’emploi, des formations et une aide à l’orientation et revendiquait environ 800 adhérents.
Amine Kessaci a publié un ouvrage, intitulé Marseille essuie tes larmes, présenté comme une lettre adressée à son frère tué en 2020. Après la parution de ce livre, il a déclaré avoir reçu des menaces et, selon les autorités, il était placé sous protection policière depuis le mois d’août.
Engagement politique
Amine Kessaci s’est engagé en politique à partir de 2024. Il a rejoint la liste Les Écologistes menée par Marie Toussaint lors des élections européennes. Il a ensuite été candidat pour le Nouveau Front populaire dans la 3e circonscription des Bouches‑du‑Rhône lors des élections législatives anticipées, où il a été battu au second tour par la députée sortante Gisèle Lelouis (Rassemblement national).
Déclarations et hypothèses de l’enquête
Le procureur a indiqué que l’une des hypothèses examinées est celle d’un crime destiné à envoyer un message au militant, en raison de son engagement contre le narcotrafic. Il a précisé que « l’hypothèse privilégiée est qu’on l’a éliminé car on ne pouvait pas atteindre [Amine] ». Les autorités n’ont toutefois pas confirmé de lien direct entre la victime et le trafic de stupéfiants, et les investigations doivent préciser les circonstances et les motivations de l’homicide.
Situation actuelle
Amine Kessaci a indiqué vouloir garder le silence après ce nouveau décès familial et a rappelé que son frère était engagé dans des démarches pour devenir policier. L’enquête suit son cours, avec des auditions et des expertises en cours pour déterminer les responsabilités et le mobile du crime.








