Annulation et motifs de sécurité
Le 8 août, la projection en plein air du film « Barbie », réalisé par Greta Gerwig, prévue à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), a été annulée par le maire Olivier Sarrabeyrouse. La décision a été motivée par la protection des agents municipaux, visés selon la mairie par des menaces et des agressions verbales émanant d’un groupe d’environ dix jeunes opposés à la diffusion du film.
Contestations et arguments avancés
D’après le maire, ces opposants reprochaient au film — souvent décrit comme une satire féministe — de faire l’apologie de l’homosexualité et de porter atteinte à l’intégrité de la femme. À la suite des incidents, une plainte contre X a été déposée. Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête pour menace, violence ou acte d’intimidation envers une personne chargée d’une mission de service public.
Débats au sein de la population locale
Sur le lieu initialement prévu, plusieurs jeunes hommes ont estimé que le film n’était pas adapté à la présence de nombreux enfants de moins de 10 ans, le jugeant trop vulgaire ou inapproprié au public local. Certains ont affirmé que leur opposition n’était pas motivée par des considérations religieuses. Deux résidents ont par ailleurs regretté qu’un faible nombre de votes en ligne (13, selon la mairie) ait déterminé le choix du film. D’autres ont suggéré qu’un long métrage familial comme « Shrek » aurait été plus adapté. La discussion s’est élargie à la représentation des minorités sexuelles et aux accusations d’homophobie, révélant des opinions contrastées parmi les habitants.
Une résidente retraitée a indiqué, après avoir visionné le film avec sa petite-fille de 11 ans, n’y avoir trouvé rien de choquant, hormis la présence de personnages en maillot de bain ou torse nu.
Réactions politiques et institutionnelles
Au niveau national, plusieurs responsables politiques ont réagi. Bruno Retailleau (Les Républicains) a dénoncé des pressions exercées par une minorité, tandis que la ministre de la Culture, Rachida Dati, a évoqué une atteinte à la liberté de programmation culturelle. Le député Yoann Gillet (Rassemblement national) a pour sa part critiqué la décision municipale. Le maire a qualifié certains comportements d’« obscurantistes et fondamentalistes », tout en dénonçant des récupérations politiques et la diffusion en ligne de propos racistes et islamophobes visant la commune.
Classification du film en France et à l’international
« Barbie » met en scène une réflexion satirique autour des stéréotypes de genre. Le film a été interdit dans certains pays, dont l’Algérie, le Koweït et le Liban, mais il est classé « tous publics » en France.
Suites annoncées
La municipalité de Noisy-le-Sec a annoncé son intention de reprogrammer la projection afin de garantir la tenue d’événements culturels sans censure et de préserver l’accès à la culture pour l’ensemble des habitants.