L'édition 2026 du Festival international de la bande dessinée (FIBD) d'Angoulême, prévue du 29 janvier au 1er février, a été annulée. L'annonce a été faite le 1er décembre par les avocats de la société organisatrice 9e Art+, qui ont indiqué que l'événement « ne pourra matériellement pas avoir lieu dans des conditions appropriées ».
Contexte
Depuis l'édition 2025, l'organisation du FIBD était confrontée à des contestations d'une partie des auteurs et d'acteurs du secteur de la bande dessinée. Plusieurs auteurs, dont la lauréate du Grand Prix de la BD 2025 Anouk Ricard, avaient annoncé un boycott de l'édition 2026, critiquant notamment l'opacité de la gestion et une orientation commerciale du festival. Des révélations et des procédures en lien avec un incident signalé en 2024, ainsi que le licenciement d'une salariée ayant déposé plainte, ont figuré parmi les motifs de contestation.
Parallèlement, des maisons d'édition ont jugé la tenue de la 53e édition « compromise », estimant que la confiance avec l'organisateur était rompue. Ces annonces ont entraîné des retraits de participants, d'exposants et de partenaires.
Intervention des financeurs publics
Le 20 novembre, les financeurs publics du festival — État, région et collectivités locales —, qui contribuent pour environ la moitié du budget estimé du FIBD (environ six millions d'euros), ont appelé les organisateurs à renoncer à l'édition 2026. Dans la suite de cette prise de position, les autorités locales ont évoqué la nécessité de « reprendre la main » sur l'organisation future de l'événement.
La société organisatrice a déclaré que, selon elle, les acteurs publics avaient refusé le versement de subventions indispensables et s'étaient immiscés dans la gestion privée du festival.
Position de 9e Art+ et annonce officielle
Le 1er décembre, les avocats de 9e Art+ ont indiqué qu'un courrier informant les partenaires publics de l'annulation avait été envoyé en fin de semaine précédente. Dans leur communiqué, ils ont imputé la décision aux financeurs publics et contesté que la société ait choisi d'annuler l'événement. Ils ont également exprimé leur inquiétude quant aux conséquences humaines et économiques d'une année sans édition et signalé une « lourde incertitude » concernant l'organisation de l'édition 2027, pour laquelle la société affirme détenir des droits contractuels.
La région Nouvelle-Aquitaine et d'autres responsables publics ont rejeté la mise en cause, estimant que la crise résultait des actions de l'organisateur et du boycott massif d'auteurs et d'éditeurs.
Procédure de gouvernance et perspectives
Après l'édition 2025, l'association détentrice des droits du FIBD avait lancé un appel d'offres visant à désigner un organisateur pour les années à venir. Ce processus, critiqué pour son manque de transparence, avait conduit initialement à la reconduction de 9e Art+, décision ensuite annulée par l'association et suivie d'une annonce d'exclusion de 9e Art+ du futur appel d'offres.
Avec l'annulation de l'édition 2026, les acteurs concernés ont appelé à une solution concertée pour l'avenir du festival. Les déclarations officielles font état d'incertitudes sur les conditions d'organisation d'une future édition et sur les modalités de transition entre gestionnaires éventuels.
Données financières et contractuelles
Les financeurs publics contribuent approximativement à la moitié du budget du festival, estimé à environ six millions d'euros. Le contrat liant 9e Art+ et l'association détentrice des droits du FIBD courait, selon les déclarations des parties, jusqu'à l'édition 2027, ce qui soulève des questions juridiques et organisationnelles pour les années suivantes.
Situation actuelle
L'annulation de l'édition 2026 a été confirmée par la société organisatrice. Les acteurs publics, les éditeurs et les collectifs d'auteurs maintiennent des positions divergentes sur les responsabilités et les modalités de gestion du festival. Les discussions pour définir l'organisation des éditions à venir et pour gérer les conséquences économiques et humaines de cette annulation sont en cours.
