L'ancien président bolivien Luis Arce a été arrêté le 10 décembre 2025 à La Paz dans le cadre d'une enquête pour des faits allégués de corruption liés à la période où il était ministre de l'Économie dans le gouvernement d'Evo Morales (2006-2019). Les autorités judiciaires ont émis un mandat d'arrêt dans le cadre de ces investigations.
Contexte politique
Luis Arce a quitté la présidence le 8 novembre 2025. Les faits reprochés se rapportent à son mandat ministériel antérieur, ce qui a conduit les autorités à ouvrir une enquête ordinaire. Evo Morales, ancien président et figure politique associée à la même période, fait l'objet d'un mandat d'arrêt distinct et se trouvait dans sa région d'origine au moment des faits.
Enquête et arrestation
La division anticorruption a exécuté le mandat d'arrêt émis par le parquet. Des responsables de l'exécutif ont publié des déclarations soulignant que l'opération visait des responsables présumés liés à des préjudices économiques importants. Le ministre de l'Intérieur et le vice-président ont insisté sur la volonté des autorités de poursuivre les auteurs présumés de détournements.
Selon des témoins et des enregistrements diffusés, Arce a été transféré seul dans un minibus aux vitres teintées vers les bureaux de la Force spéciale de lutte contre le crime (FELCC). Le parlementaire chargé des poursuites a indiqué que l'ancien président est resté silencieux lors des premières procédures et qu'il a été placé en détention provisoire en attente d'une inculpation formelle. La législation bolivienne prévoit une interdiction de sortie du territoire pour les autorités quittant leurs fonctions pendant une période déterminée.
Accusations et éléments allégués
Le parquet reproche à Luis Arce des délits qualifiés de « manquement aux devoirs » et de « conduite antiéconomique ». L'enquête porte notamment sur des transferts présumés de fonds publics du Fonds public pour le développement des peuples indigènes originaires (Fondioc) vers des comptes personnels de dirigeants paysans au cours de la décennie précédant son mandat présidentiel.
Parmi les personnes citées, une ancienne députée a été arrêtée et a déclaré lors d'un interrogatoire que la validation d'un transfert était attribuable à l'autorité ministérielle de l'époque. Une bénéficiaire est mentionnée comme ayant reçu près de 100 000 dollars pour un projet agricole. Certaines sources officielles ont évalué, de manière préliminaire, le préjudice allégué à plus de 51 millions de dollars.
Réactions et mesures gouvernementales
Le nouveau gouvernement a engagé des audits au sein d'entreprises publiques et le parquet a annoncé des procédures à l'encontre d'anciens responsables d'entreprises d'État, y compris des poursuites liées à la compagnie pétrolière nationale. Le président en exercice a critiqué la gestion des administrations antérieures, et ces démarches s'inscrivent dans un contexte de tensions politiques entre les forces héritières des gouvernements précédents et la majorité actuelle.
Contexte économique
Les autorités ont souligné que la situation économique du pays est affectée par des difficultés, notamment une contraction des réserves en devises et des déséquilibres macroéconomiques, éléments présentés comme aggravants.
Procédure suivante
La procédure suit le cadre d'une enquête ordinaire compte tenu du caractère présumé des faits commis lors de la période ministérielle. L'ancien président demeure en détention provisoire en attente d'une inculpation formelle; le parquet et les juridictions compétentes décideront des suites judiciaires.








