Contexte et Objectif de l'Augmentation
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, a annoncé le 9 juin 2025, lors d'une conférence à Londres organisée par le think tank Chatham House, son intention de demander une augmentation de 400 % des capacités de défense aérienne et antimissile de l'Alliance. Cette décision est motivée par la nécessité de faire face à la menace que représente la Russie, en particulier à travers ses opérations aériennes en Ukraine, décrites par M. Rutte comme "semant la terreur par le ciel". Cette mesure s'inscrit dans une stratégie visant à maintenir une dissuasion et une défense crédibles même après la fin de la guerre en Ukraine.
Détails de l'Initiative
L'initiative intervient en amont du sommet de l'OTAN prévu à La Haye les 24 et 25 juin 2025. Pour assurer la réussite de cette augmentation substantielle, Mark Rutte a proposé que les alliés de l'OTAN consacrent au moins 5 % de leur produit intérieur brut (PIB) à la défense, répartis en 3,5 % pour des dépenses militaires directes et 1,5 % pour des investissements liés à la sécurité, incluant la cybersécurité et la protection aux frontières.
Les armées de l'OTAN ont un besoin urgent de plusieurs milliers de véhicules blindés, de chars supplémentaires, et de millions d'obus d'artillerie. Cette augmentation des capacités de défense vise également à doubler les capacités de déploiement, notamment en ce qui concerne la logistique et le soutien médical.
Réactions et Mesures Complémentaires
Cette annonce a suscité une réaction immédiate de Moscou, qui a qualifié l'OTAN d'"instrument d'agression et de confrontation". Mark Rutte a également évoqué les capacités accrues de production d'armes de la Russie, estimant que la Russie produit en trois mois ce que l'OTAN produit en un an.
L'annonce a été faite dans le contexte de pressions exercées par le président américain Donald Trump, qui exige des alliés européens et du Canada qu'ils augmentent leurs dépenses de défense à 5 % de leur PIB, avec le soutien du secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth.
Plan Stratégique Britannique
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué cette initiative dans le cadre de sa propre stratégie de défense, qui prévoit la construction de douze sous-marins nucléaires d'attaque et de six usines de munitions d'ici 2030. Ces mesures sont destinées à renforcer la posture de défense du Royaume-Uni et sa contribution à la sécurité collective de l'OTAN. Le Royaume-Uni, aux côtés de France, reste une des seules puissances nucléaires en Europe.
Enfin, lors de sa visite en Angleterre, Mark Rutte a salué le renouveau de l'industrie de défense britannique qui, selon lui, renforcera non seulement la sécurité des Alliés, mais aussi la prospérité nationale.