Résumé
Le Premier ministre a engagé une série de consultations avec les forces politiques à Matignon dans la perspective d'un vote de confiance de l'Assemblée nationale. L'objectif affiché est d'obtenir un accord politique autour de l'orientation budgétaire proposée par le gouvernement.
Contexte
Le gouvernement a présenté un projet de trajectoire budgétaire comportant, selon ses propres indications, un effort d'environ 43,8 milliards d'euros. Parmi les mesures annoncées figurent une « année blanche » fiscale, le gel de certaines prestations sociales et la suppression de deux jours fériés sans contrepartie rémunératrice. Le chef du gouvernement a décidé d'engager la responsabilité de son exécutif sur ce projet et a fixé un vote de confiance à l'Assemblée nationale.
Calendrier des consultations
Les consultations ont débuté par une rencontre avec les représentants du Parti communiste (PCF). Les autres rendez‑vous prévus incluent des entretiens avec des partis de la majorité, des formations du centre et de la droite, ainsi que des représentants de Place publique et du Rassemblement national. Le Parti socialiste a été reçu en fin de semaine. La France insoumise et les écologistes ont décliné l'invitation.
Propositions et points en discussion
Plusieurs axes de discussion ont été évoqués par le Premier ministre comme susceptibles d'être abordés lors des consultations :
- la mesure relative à la suppression de deux jours fériés et son éventuelle révision ;
- la contribution de l'État au budget de l'Union européenne et la possibilité d'en réduire le montant affecté au versement national ;
- des questions migratoires, notamment l'examen d'éventuels avantages perçus par les étrangers par rapport aux Français ;
- d'autres mesures visant à réduire le déficit public et l'endettement.
Le Premier ministre a déclaré être ouvert à la discussion sur ces sujets tout en maintenant l'objectif général de réduction du déficit fixé par le gouvernement.
Positions et réactions des formations politiques
Parti socialiste (PS) : le PS a présenté une proposition alternative visant à réduire le déficit pour un montant moindre (21,7 milliards d'euros pour 2026 selon ses annonces) et en ciblant en priorité les grandes fortunes pour des recettes nouvelles. Le PS a indiqué qu'il était disposé à assurer une relève ministérielle en cas de chute du gouvernement.
Rassemblement national (RN) : le RN a annoncé son intention de ne pas accorder la confiance et a évoqué la censure comme réponse possible.
La France insoumise (LFI) et les écologistes : ces formations ont refusé de participer aux consultations à Matignon.
Les Républicains (LR) : la direction du parti a appelé à la retenue et à "voir l'intérêt général", en invitant ses députés à ne pas se joindre aux forces qui souhaiteraient provoquer la chute du gouvernement. Le camp LR reste divisé, certains parlementaires ayant annoncé qu'ils n'accorderaient pas la confiance.
Présidence de l'Assemblée nationale : la présidente de l'Assemblée a critiqué les propos du Premier ministre jugés maladroits envers certaines catégories d'élus et de citoyens. Elle a préconisé d'abandonner la mesure de suppression de deux jours fériés et proposé, en cas de rejet du gouvernement, de réunir les forces politiques pour convenir d'un compromis sur le budget et sur les grandes réformes à porter jusqu'à la fin de la législature.
Des responsables politiques et des anciens ministres ont également commenté la méthode et le contenu du projet budgétaire, certains critiquant l'ampleur des économies demandées et d'autres appelant à la recherche d'un compromis.
Scénarios et suites possibles
Si le vote de confiance n'était pas obtenu, le chef du gouvernement devrait présenter la démission de son gouvernement conformément aux usages constitutionnels. Parmi les hypothèses évoquées publiquement figurent la formation d'un nouveau gouvernement issu d'un accord plus large, une éventuelle dissolution de l'Assemblée ou l'organisation d'un calendrier politique différent. Des responsables européens et des institutions financières ont signalé leur vigilance face aux risques politiques qui pourraient affecter l'économie.
Observations finales
Les consultations ont été présentées par le Premier ministre comme une tentative de rassembler un assentiment minimal sur le diagnostic et les orientations budgétaires. Les positions exprimées par les différents partis montrent des divergences sur l'ampleur des efforts à engager et sur la répartition des charges entre différents acteurs et catégories de population. Le vote de confiance demeure l'étape déterminante pour la pérennité du gouvernement et pour la mise en œuvre des mesures budgétaires proposées.