Rapport et projection
La Fondation Bill & Melinda Gates a publié en décembre 2025 une projection selon laquelle 4,8 millions d'enfants de moins de cinq ans pourraient mourir dans le monde en 2025, soit une augmentation de 200 000 décès par rapport à 2024. Selon la fondation et Bill Gates, cette projection marque un rebond de la mortalité infantile après un déclin continu observé depuis le tournant des années 2000.
Causes avancées
Le rapport et les déclarations de Bill Gates attribuent principalement cette inversion de tendance à des réductions des financements internationaux destinés à la santé mondiale. Les coupes budgétaires affecteraient notamment les programmes de vaccination ainsi que les initiatives de prévention et de prise en charge des maladies infantiles.
Aux États-Unis, la réduction des budgets consacrés à la santé mondiale depuis le retour à la présidence de Donald Trump est citée comme facteur contributif. Des décisions annoncées pendant une période où Elon Musk a dirigé, pendant plusieurs mois, un « département de l’efficacité gouvernementale » ont conduit à des coupes dans certains programmes, y compris au sein de l'agence pour le développement international (USAID). Bill Gates a indiqué qu'il discutait avec l’administration américaine pour limiter l’ampleur des réductions.
La fondation mentionne également des retraits partiels ou totaux de financements vers des mécanismes internationaux tels que Gavi, l'alliance pour la vaccination, et signale que plusieurs pays occidentaux, dont la France, l'Allemagne et le Royaume‑Uni, ont réduit ou envisagent de réduire leur aide extérieure.
Déclarations et positions publiques
Bill Gates a qualifié la projection de « tragédie » et a décrit la baisse des financements comme un élément compromettant les progrès sanitaires relatifs à la mortalité infantile. Il a déclaré avoir engagé des échanges avec des responsables politiques, y compris des autorités américaines et françaises, pour les encourager à maintenir ou rétablir des contributions.
Le rapport mentionne aussi des prises de position publiques jugées contraires au recours aux vaccinations infantiles. La fondation a cité des propos et campagnes d'opposants à la vaccination qu'elle considère largement discrédités et fallacieux.
Évaluations complémentaires et projections à plus long terme
D'autres estimations convergent sur les conséquences des coupes de financement. L'Institut pour la santé mondiale de Barcelone a estimé que les réductions de financements américains et européens pourraient entraîner, d'ici 2030, plusieurs millions de décès supplémentaires ; une évaluation citée mentionne un ordre de grandeur de plus de 22 millions de personnes concernées sur la période selon les scénarios présentés.
Progrès médicaux contemporains
Parallèlement aux inquiétudes liées au financement, des avancées médicales sont signalées, notamment l'arrivée de traitements immunisants contre le virus respiratoire syncytial (VRS), agent majeur de la bronchiolite. Ces progrès sont présentés comme susceptibles de réduire certains risques infectieux infantiles, sans compenser intégralement les effets attendus des réductions de financement.
Enjeux et implications
Le rapport et les déclarations associées soulignent que les décisions budgétaires des pays donateurs influenceront l'ampleur des programmes de prévention, de vaccination et de prise en charge des maladies infantiles. Les acteurs cités appellent à des ajustements de politiques publiques et à une coordination internationale afin de limiter les conséquences sanitaires des réductions de financement.
Contexte institutionnel
La Fondation Bill & Melinda Gates, créée en 2000 par Bill et Melinda Gates, produit régulièrement des analyses et projections sur la santé mondiale. Les projections et prises de position présentées ici s'inscrivent dans le débat public sur le maintien et l'évolution des financements internationaux en santé.








