Contexte
Le 5 décembre 2025, le Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP), un comité consultatif fédéral aux États-Unis, a voté une modification des recommandations relatives à la vaccination contre l'hépatite B chez les nouveau-nés. Le comité avait été remanié plus tôt dans l'année par le secrétaire à la Santé, Robert Kennedy Jr., nommé dans les communiqués comme critique des politiques vaccinales.
Décision du comité
Par huit voix contre trois, l'ACIP a recommandé que l'administration systématique d'une première dose du vaccin contre l'hépatite B dans les premières heures de vie ne soit plus automatique pour les nouveau-nés dont la mère a été testée négative pour le virus. Le comité a proposé également la réalisation possible d'un test sérologique après une première injection afin d'évaluer la nécessité d'injections supplémentaires.
Arguments avancés
Plusieurs membres ont présenté cette révision comme un rapprochement des pratiques américaines avec celles observées dans d'autres pays développés. Des intervenants ont estimé qu'une stratégie fondée sur le statut sérologique maternel et des tests post‑vaccination permettrait d'ajuster la séquence vaccinale et d'éviter des doses inutiles.
Réactions et préoccupations
Des organisations et des professionnels de santé ont exprimé des réserves. Susan Kressly, présidente de l'Académie américaine de pédiatrie, a averti que la modification pourrait entraîner une augmentation des infections par l'hépatite B chez les nourrissons et les enfants. Le Dr Cody Meissner s'est opposé au changement et a plaidé pour le maintien des recommandations antérieures, en insistant sur les risques associés à la suppression de la vaccination systématique à la naissance.
Des critiques ont souligné des vulnérabilités possibles du dépistage prénatal (tests manquants, résultats tardifs ou erronés) et les risques de transmission par des membres de l'entourage non testés. Certains professionnels ont également relevé que des lacunes de surveillance et d'accès aux soins aux États-Unis pourraient limiter l'efficacité d'une stratégie reposant sur le dépistage maternel et des tests sérologiques post‑vaccination.
Contexte historique
La vaccination systématique de tous les nouveau-nés contre l'hépatite B aux États-Unis a été recommandée dès 1991 et a été soutenue par l'Organisation mondiale de la santé. Les autorités sanitaires attribuent à cette politique une réduction significative de la prévalence de l'hépatite B chez les jeunes générations.
Conséquences administratives et politiques
Les recommandations de l'ACIP ont une influence sur la prise en charge par les assurances et sur les programmes de vaccination au niveau fédéral et des États. Certains responsables politiques et institutions ont indiqué qu'ils pourraient ne pas appliquer cette décision et qu'ils examineraient des directives alternatives. Le sénateur Bill Cassidy a demandé aux autorités fédérales de ne pas mettre en œuvre la modification.
Le comité avait par ailleurs modifié, plus tôt dans l'année, des recommandations concernant d'autres vaccins, notamment pour la COVID‑19 et la rougeole, ce qui alimente le débat public et politique autour de l'évolution du calendrier vaccinal.
Impact potentiel
Si la nouvelle recommandation est adoptée et diffusée, elle pourrait modifier les pratiques de vaccination à la naissance, les procédures de dépistage prénatal, ainsi que les parcours de soins néonatals. Des variations d'application selon les États, des adaptations des remboursements et des décisions des établissements de santé et des payeurs pourraient également survenir.








