Contexte et motivation
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a présenté un plan visant à "s'attaquer aux écosystèmes islamistes" en France lors d'une conférence tenue à la préfecture des Hauts-de-Seine. Cette annonce intervient peu après la divulgation d'un rapport désignant la présence des Frères musulmans en France comme une menace pour les institutions républicaines et la cohésion nationale.
Structure organisationnelle proposée
Bruno Retailleau a mis en avant une structure organisationnelle s'inspirant des dispositifs anti-terrorismes. Cette structure repose sur deux piliers principaux :
Chef de file du renseignement : Bertrand Chamoulaud, directeur national du renseignement territorial, a été nommé pour superviser cette cellule.
Parquet administratif : Pascale Léglise, directrice des Libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, aura pour mission de fournir une expertise sur les actions juridiques pouvant empêcher le développement d'activités jugées contraires à la sécurité publique.
Objectifs et actions
Le dispositif s'inscrira dans un cadre plus large de la lutte contre l'islamisme sous ses formes subtiles et infiltrantes, souvent identifiées à travers le prisme de l'entrisme communautaire. Retailleau souhaite que les Cellules de lutte contre l'islamisme et le repli communautaire (CLIR), établies depuis 2019, soient renforcées pour traiter en profondeur ces écosystèmes, agissant au niveau national et local.
Retailleau a annoncé vouloir tenir un séminaire pour former les préfets à cette lutte, et étendre la formation à l'ensemble des services de l'État. Un accent particulier sera mis sur le traçage et la régulation des financements soupçonnés de soutenir ces réseaux.
Réactions et implications
Cette initiative arrive dans un climat de préoccupations croissantes autour des phénomènes de communautarisme principalement associés à certaines institutions et associations locales. Retailleau souligne que cette offensive n'est pas dirigée contre la communauté musulmane dans son ensemble mais vise à dissoudre les associations potentiellement instrumentalisées pour des fins séparatistes.
Le président Emmanuel Macron, réagissant depuis l'étranger, a mis en garde contre les amalgames, rappelant l'importance de ne pas stigmatiser à outrance et de maintenir une vigilance accrue sans tomber dans des raisonnements paranoïaques.
Perspectives futures
Retailleau a envisagé des changements constitutionnels pour éviter l'utilisation de prétextes religieux comme une évasion de la loi commune. La lutte pourrait également s'étendre au domaine médiatique et sportif, en instaurant des contrôles sur les publications étrangères contraires aux valeurs républicaines ou en envisageant l'interdiction de symboles religieux comme le voile dans les compétitions sportives.
Avec les élections municipales de 2026 à l'horizon, il a exprimé le besoin de surveiller et d'intervenir préventivement contre les candidatures soutenues par des organisations communautaristes.