Faits
Huit bijoux exposés dans la galerie d'Apollon du musée du Louvre ont été dérobés le matin du 19 octobre. Les auteurs sont entrés dans la galerie en utilisant une nacelle (monte-charge) positionnée côté voie publique, ont fracturé deux des trois vitrines qui abritaient les objets à l'aide d'outils de coupe, puis se sont enfuis avec les pièces volées. Des éléments laissés sur place par les malfaiteurs incluent des outils et certains objets abandonnés.
Avant le vol, des études lancées en 2014 avaient conduit à la commande de nouvelles vitrines, installées en décembre 2019, destinées à remplacer des équipements jugés obsolètes.
Parmi les objets emportés figurent plusieurs pièces de la parure historique française, notamment le diadème attribué à l'impératrice Eugénie et un collier de la parure de saphirs associé à des reines françaises.
Déroulement et moyens utilisés
Selon les éléments communiqués par les autorités, l'accès a été réalisé à l'aide d'une nacelle obtenue par une location présentée comme destinée à un déménagement. Les malfaiteurs ont accédé à une fenêtre donnant sur la galerie, ont utilisé des coupeuses pour briser rapidement les vitrines et se sont retirés avec huit bijoux. Des témoins présents sur place ont indiqué que l'opération a duré quelques minutes.
Enquête
L'enquête est dirigée par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) du parquet de Paris. Des relevés ont été effectués sur les lieux et sur le véhicule-nacelle utilisé pour l'opération. Des empreintes sont en cours d'analyse. Les autorités ont annoncé l'identification de quatre personnes comme ayant été présentes sur les lieux, sans exclure l'existence de réseaux d'aide ou de complices supplémentaires. Une centaine d'enquêteurs ont été mobilisés sur le dossier.
La location de la nacelle fait l'objet d'une plainte déposée par l'entreprise concernée après qu'un employé s'est déclaré menacé par des individus liés à la pseudo-location.
Estimation du préjudice
La conservatrice du musée a procédé à une évaluation économique des biens volés, qui a été chiffrée à 88 millions d'euros. La procureure de Paris a précisé que ce montant correspond au volet économique et qu'il ne reflète pas le préjudice patrimonial ou historique lié à la disparition des objets.
Débat sur les vitrines et réactions institutionnelles
Un organe de presse a interrogé la résistance des vitrines récentes et évoqué la possibilité que des vitrines antérieures, dotées d'un mécanisme de mise en sécurité, auraient limité le risque de vol. La direction du musée a répondu que les nouvelles vitrines installées fin 2019 résultaient d'études engagées depuis 2014 et qu'elles représentaient une amélioration par rapport à des équipements antérieurs considérés comme obsolètes. Elle a expliqué que l'ancien système, modifié dans les années 1980 et installé initialement dans les années 1950, présentait des dysfonctionnements et avait entraîné des incidents mettant en danger les œuvres.
La ministre de la Culture a indiqué que les dispositifs internes de sûreté du musée avaient fonctionné et a souligné la nécessité d'examiner les aspects de sécurité sur la voie publique. Des organisations syndicales du musée ont signalé une diminution des effectifs consacrés à la sûreté et à la sécurité au cours des années précédentes et ont demandé des précisions sur les moyens disponibles.
Parallèlement, une enquête administrative a été annoncée et la présidente-directrice du musée devait être entendue par la commission des affaires culturelles du Sénat.
Conséquences et points en cours
L'enquête judiciaire se poursuit, notamment pour identifier l'ensemble des personnes impliquées, retrouver les objets et préciser les modalités exactes de la préparation et de l'exécution du vol. Des expertises complémentaires sont en cours sur les éléments saisis et sur les objets abandonnés lors de la fuite. Les suites institutionnelles et administratives liées aux choix de protection des collections et aux moyens consacrés à la sécurité font l'objet d'examens distincts.








