Résumé de l’événement
Le 19 octobre 2025, des individus sont entrés par une fenêtre donnant sur la galerie d’Apollon du musée du Louvre et ont dérobé huit bijoux appartenant aux collections présentées dans cette galerie. Les auteurs ont utilisé un véhicule-nacelle (monte-charge) pour accéder à un étage du bâtiment puis des outils pour fracturer des vitrines. Le musée a fermé temporairement ses portes et a rouvert au public le 22 octobre 2025, la galerie d’Apollon restant fermée le temps de l’enquête et des constats.
Déroulement et circonstances
Selon les éléments rendus publics, quatre personnes ont pénétré dans l’enceinte du musée et ont commis le vol en quelques minutes avant de prendre la fuite. Elles se sont déplacées ensuite en scooters. Le véhicule-nacelle utilisé a été obtenu par une pseudo-location et retrouvé par les enquêteurs. Sur les lieux, les enquêteurs ont relevé plusieurs objets et indices : gilet, outils (dont disqueuses), gants, talkie-walkie, une bouteille de liquide et des empreintes en cours d’analyse.
Objets volés et évaluation du préjudice
Huit pièces ont été emportées, parmi lesquelles figurent le diadème dit de l’impératrice Eugénie et le collier de la parure de saphirs de Marie‑Amélie et d’Hortense de Beauharnais. La conservatrice du Louvre a évalué le préjudice économique à 88 millions d’euros. Les autorités ont rappelé que cette estimation ne recouvre pas la valeur patrimoniale.
Enquête judiciaire
L’enquête a été confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB) et mobilise plus d’une centaine d’enquêteurs en coordination avec l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC). La procureure de Paris a indiqué l’identification de quatre personnes présentes sur les lieux et n’a pas exclu l’existence d’équipes d’appui. Des pistes de criminalité organisée ont été évoquées par les autorités. Des mesures d’enquête technique sont en cours (analyses ADN, exploitation d’images, suivi des véhicules et des parcours des scooters).
Réouverture du musée et accès au public
Le Louvre a rouvert au public le 22 octobre 2025, à ses horaires habituels, à l’exception de la galerie d’Apollon qui reste fermée. Les autorités et la direction du musée ont indiqué que les dispositifs intérieurs d’alarme et de sûreté s’étaient déclenchés lors de l’effraction.
Audition de la direction et réponses institutionnelles
La présidente‑directrice du Louvre, Laurence des Cars, a été auditionnée par la commission de la culture du Sénat. Elle a déclaré avoir présenté sa démission à la ministre de la Culture, proposition qui a été refusée. Lors de son audition, elle a indiqué que les alarmes intérieures et les dispositifs de protection des vitrines s’étaient déclenchés, mais a reconnu une insuffisance de la vidéosurveillance périmétrique à l’extérieur du musée, en particulier au niveau du balcon concerné par l’effraction.
La ministre de la Culture a précisé que les dispositifs de sécurité internes avaient fonctionné et a ouvert une enquête administrative pour établir la chronologie précise des faits. Le président de la République a demandé en Conseil des ministres l’accélération des mesures de sécurisation du site.
Constats sur la sécurité et audits
Un pré‑rapport de la Cour des comptes, évoqué publiquement, signale un retard dans le déploiement d’équipements de protection des œuvres et une couverture insuffisante de la vidéosurveillance sur certaines ailes du Louvre. La direction du musée a indiqué que des marchés et des travaux destinés à moderniser les outils de sûreté ont été lancés, avec un calendrier annoncé pour le déploiement d’équipements, et a proposé plusieurs mesures complémentaires à court terme (sécurisation des abords immédiats, doublement des caméras sur le domaine, étude de l’implantation d’un commissariat de police au sein du musée).
État des objets retrouvés et restauration
Parmi les pièces, la couronne dite de l’impératrice Eugénie a été retrouvée lors de la fuite des auteurs et remise au musée. Les premiers constats ont indiqué des dommages liés à l’extraction de la vitrine plutôt qu’à une chute ; le département des objets d’art du musée a estimé qu’une restauration était délicate mais possible. Les vitrines qui abritaient les bijoux avaient été remplacées en 2019 ; la direction du musée a défendu leur conformité à un niveau de sécurité adapté à des agressions par arme, tout en relevant qu’elles n’avaient pas été conçues pour résister aux outils lourds utilisés lors de cette effraction.
Modalités d’écoulement potentiel et mesures juridiques
Les autorités judiciaires ont rappelé que la revente en l’état de bijoux identifiables est difficile en raison de leur traçabilité et de l’enregistrement des pièces volées. Les risques d’extraction des pierres et de revente fractionnée ont été évoqués comme une voie possible pour écouler des éléments volés. Les objets appartenant au domaine public restent imprescriptibles et peuvent être revendiqués par l’État si réapparus.
Autres développements
Le fabricant du monte-charge identifié comme l’appareil utilisé a publié une communication commerciale sur les réseaux sociaux après les faits, entraînant des réactions publiques. Les débats politiques et administratifs ont conduit à la création d’une mission visant la sécurité des lieux patrimoniaux et à des demandes d’accélération des travaux de modernisation du schéma directeur de sûreté du Louvre.
Situation en cours
L’enquête judiciaire et les expertises techniques poursuivent leurs travaux. Les autorités ont annoncé des mesures d’accélération du déploiement de dispositifs de sécurité et des analyses complémentaires sont attendues pour préciser l’enchaînement des événements et les responsabilités administratives et opérationnelles.








